Tout au long de l’année 2011, notre pays a subi une succession de meurtres et de faits-divers qui ont fait les beaux jours des partisans de la peine de mort. Une peine capitale abolie en 1981 par le courage politique assumé du président François Mitterrand et de son Garde des Sceaux Robert Badinter.
La cruauté des crimes perpétrés ont amené beaucoup à s’interroger sur cette abolition en considérant que la perpétuité actuelle n’est plus acceptable et, suffisamment dissuasive, pour des criminels qu’ils conviendraient de mettre hors d’état de nuire, définitivement.
Certains prônent donc une réforme des peines, avec notamment un rétablissement partiel pour les tueurs d’enfants ou pour les auteurs de crimes avec acte de torture et de barbarie.
Entre les abolitionnistes convaincus et ceux qui sont favorables à une telle réforme –totalement impossible- un véritable dialogue de sourd s’est installé. La peine de mort n’est pas sécable et donc pas modulable selon la nature du crime perpétré ! Aucun crime n’étant inférieur (ou supérieur) à un autre.
A ceux qui me demandent pourquoi je m’oppose fermement à la peine de mort –en France comme ailleurs dans le monde- je réponds simplement que je crois notre société assez mâture pour assumer et juger ses criminels et, qu’en aucun cas je ne supporterais l’idée que l’on puisse assassiner un innocent. Ces propos provoquent souvent l’hilarité, et pourtant…
23 ans après avoir exécuté Carlos DeLuna en 1989 (reconnu coupable d’avoir poignardé une jeune mère de famille en 1983), l’Etat du Texas vient officiellement de reconnaitre son innocence suite à l’enquête menée par un professeur de l’Université de Columbia et quelques élèves.
Défaillances de la Justice américaine, enquête bâclée, avocat de circonstance commis d’office, indices perdus ou témoins non interrogés, constituent le récapitulatif obligeant le Texas à se déjuger et à reconnaitre… qu’il a tué un innocent !
Carlos Deluna a commis le seul crime de ressembler comme deux gouttes d’eau et de porter le même prénom que le véritable assassin Carlos Hernandez. Ce dernier est décédé paisiblement en 1999 en prison suite à une tentative d’assassinat sur une femme. Pour l’ironie, Carlos Hernandez est décédé d’une cirrhose du foie…
C’est justement pour ne pas revivre l’épisode (restant non élucidé à ce jour) de Christian Ranucci en 1976, que je maintiens et je persiste dans l’idée que, quoi qu’il en coûte à la communauté, la peine de mort n’est pas synonyme du mot Justice. Face à la mort : aucun doute n’est permis !
A la manière de Benoît Lacroix : « Les plus innocents sont les meilleurs coupables ».