En septembre dernier, une violente attaque à la voiture bélier a détruit les locaux de la régie de quartier au Plan. L’entreprise solidaire a dû trouver un nouveau lieu où s’installer. Hier, Hubert Tixier, président de l’OPH de Valence et Alain Maurice sont notamment venus visiter les nouveaux locaux de la régie des quartiers du valentinois, à Fontbarlettes à l’occasion des portes-ouvertes fêtant la réouverture.
Alain Maurice venu visiter les nouveaux locaux de la régie des quartiers du valentinois.
Les murs sont peu à peu repeints et la régie des quartiers du Valentinois reprend des couleurs. Après l’attaque à la voiture bélier de septembre dernier, qui a détruit les locaux situés au 15 de la rue Jean Perrin, il a fallu reloger l’entreprise solidaire. Mais pour les salariés, impossible de revenir au Plan ! Une alternative a donc été trouvée en trois jours par l’OPH de Valence qui a relogé la régie à la place de l’ancien bureau départemental vétérinaire, au 3 de la rue Rossini, Othello Buro II, dans le quartier voisin de Fontbarlettes. Si l’inauguration fêtée hier est si tardive, – l’équipe a été installée dès septembre – c’est parce que les activités de l’association n’ont pu reprendre que récemment. « Jusqu’en décembre, nous étions dans les cartons, à rechercher et trier nos dossiers, pour être surs de n’avoir rien perdu » explique Cyril Michelot, médiateur à la régie. Ce n’est donc qu’en début d’année que la “boutique” a réellement recommencé à tourner.
Des jeunes qui manquent d’expérience
La régie des quartiers, créée en 1994 sous l’impulsion de la Mairie de Valence, est une véritable entreprise, qui fonctionne avec 37 salariés, dont 7 personnels d’encadrement. Ils oeuvrent dans la petite maçonnerie, l’aide au déménagement, le nettoyage, la médiation, les encombrants, le dépannage. La régie possède également un atelier multimedia et répond à des appels d’offre et réalise des devis pour faire travailler des jeunes – la moyenne d’âge est de trente ans, la moitié des effectifs a entre 26 et 39 ans et un tiers a moins de 26 ans – majoritairement issus de l’un des cinq quartiers de Valence et envoyés principalement par Pôle Emploi (à 48%) ou la Mission Locale (33 %). Les autres viennent de Public emploi justice. Un public qui manque donc de qualification et d’expérience, des carences qui s’accompagnent parfois d’une difficulté à se présenter à un entretien. Deux tiers des salariés sont des hommes. 70% des salariés trouvent un emploi après leur période à la Régie, pour la majorité des CDD de moins de six mois. Si 18 % trouvent un emploi en CDI ou un CDD, la même proportion retourne au Pôle Emploi. Moins d’un salarié sur dix suit une formation qualifiante par la suite.
« Cette situation est temporaire »
Outre l’insertion par l’activité économique, l’association organise donc aussi des activités sociales. Et c’est là que le bât blesse pour les dirigeants de la régie. Difficile de créer du lien social quand les locaux sont au septième étage. « Nous sommes la tête dans le ciel alors que nous devrions être à terre » image le président, Abdelkader Touati. Un message que semblent avoir bien reçu les différents élus et représentants venus visiter les nouveaux locaux, parmi lesquels Hubert Tixier, président de l’OPH de Valence, qui loue les murs à la régie, Pierre-Jean Veyret, conseiller général et le maire Alain Maurice. « La situation est temporaire, nous aimerions redescendre vers les habitants car notre but est de rendre service aux quartiers » se défend M.Touati. Une requête qui a trouvé écho auprès de Pierre-Jean Veyret, qui a annoncé chercher une autre solution. Parmi les pistes explorées, la nouvelle maison de la vie associative.
Différentes formations pour accompagner les jeunes à l’emploi
La Régie des quartiers du valentinois propose des formations en multimédia mais aussi diverses formations professionnelles.
La majorité des salariés sont des jeunes issus des quartiers, qui peinent à trouver un emploi. Pour les aider à trouver un poste en sortant de la régie, celle-ci propose des modules de formation d’un à trois jours sur “comment réagir auprès des habitants quand on est agent de nettoyage” ou la gestion du stress. Un atelier multimédia permet également de se familiariser avec l’outil informatique dans le cadre de cours ou tout simplement d’un abonnement donnant libre accès aux postes. Si ce type de formation, usuelle dans des entreprises, peut suffire à certains salariés, d’autres, plus en difficulté, demandent un accompagnement plus poussé. « Nous avions une salariée qui s’occupait exclusivement de six à huit jeunes et qui allait jusqu’à les accompagner, physiquement, à Pole Emploi » explique Nassera Elhatmaoui, l’accompagnatrice socio-professionnelle de la régie. Depuis que la personne est partie en formation, c’est celle qui s’occupe de ces jeunes, en attendant le recrutement d’une nouvelle salariée. Comme tous les jeunes ne connaissent pas forcément les codes du travail ou du savoir être, des cours de “savoirs de base” sont donc en place depuis l’automne dernier et ont repris en avril. Pendant deux heures, le vendredi, les employés travaillent l’expression orale. Des cours auxquels peuvent prétendre les trois salariés envoyés par Public emploi justice. Un salarié en peinture est en liberté conditionnelle, tout comme l’un des salariés qui s’occupe des encombrants. Un de ses collègues est lui en placement extérieur. C’est-à-dire qu’il travaille à la régie et est hébergé dans un foyer social ADOMA au lieu de purger sa peine en prison.