Les gouvernements qui favorisent l’ouverture des marchés et résistent au protectionnisme ont toutes les chances de stimuler une croissance économique inclusive et de créer des emplois de valeur. Dans tous les pays, les exportations comme les importations renforcent la croissance de la productivité tout en contribuant à la création d’emplois plus qualifiés et mieux rémunérés.
Le rapport examine 14 études principales effectuées depuis 2000 qui concluent toutes que les échanges jouent un rôle indépendant et positif sur la hausse des revenus. Par leurs effets sur la productivité, les échanges contribuent aussi au relèvement des salaires moyens. De 1970 à 2000, les ouvriers des secteurs manufacturiers des économies ouvertes ont bénéficié de niveaux de rémunération trois à neuf fois plus élevés que ceux des économies fermées, selon la région. Ainsi, au Chili, les travailleurs des secteurs les plus ouverts gagnaient en moyenne 25 % de plus que ceux des secteurs peu ouverts.
Les craintes suscitées par les délocalisations sont exagérées : des études effectuées au Royaume-Uni, aux États Unis, en Allemagne et en Italie montrent que la délocalisation des biens intermédiaires est sans effet, ou que ses effets sont positifs sur l’emploi comme sur les salaires. Cependant, le rapport souligne aussi que l’ouverture aux échanges ne suffit pas. Il faut des politiques complémentaires, notamment des politiques macroéconomiques saines, un environnement favorable à l’investissement, des marchés du travail souples et des systèmes de protection sociale adéquats, pour que les sociétés tirent pleinement parti des échanges.
Le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, rappelle que dans le contexte difficile d’aujourd’hui, marqué par une reprise hésitante et un ralentissement de la création d’emplois, l’ouverture du marché est un facteur essentiel de stimulation de la croissance et de l’emploi. La libéralisation des échanges va toujours de pair avec une amélioration des résultats économiques lorsqu’elle s’appuie sur des institutions solides et s’accompagne de politiques efficaces en matière d’emploi et d’éducation, dans les économies développées comme dans les pays en développement. Une plus grande ouverture profitera aux travailleurs, aux entreprises et aux consommateurs.
Le rapport de l’Initiative de collaboration internationale sur le commerce et l’emploi bat en brèche l’argument principal de ceux qui s’opposent à la libéralisation des échanges, à savoir l’impact supposé des importations sur l’emploi, en indiquant qu’il n’existe pas de lien systématique entre les deux. En réalité, les données montrent que, dans tous les pays, les exportations comme les importations renforcent la croissance de la productivité tout en contribuant à la création d’emplois plus qualifiés et mieux rémunérés. (Télécharger les données en format Excel.)La délocalisation et la sous-traitance auxquelles ont recours les pays développés – deux aspects négatifs souvent cités de la mondialisation – viennent souvent compléter plutôt que remplacer les emplois nationaux, tout en créant de nouvelles possibilités d’emplois assortis de salaires plus élevés dans les pays en développement, précise le rapport.