Comment savoir si tu éduques bien ton enfant?

Éduquer ton enfant tu sais pas si tu fais bien.

Tu tâtonnes. Tu lis pendant la grossesse à la recherche d’idéaux que tu espères atteindre.Sans enfant tu peux encore le faire de rêver. Le nourrir de ton lait, le coucher tôt, le porter mais pas trop, lui cuisiner de bonnes purée fraîches du légumes du marché. Des histoires le soir et des jeux de société au goûter. Une dose de sport, du respect, de la paroles. Beaucoup de paroles.

Pleine de cette vie en toi tu lui imagines déjà un parcours tout tracé. Il sera mieux.

Plus beau que toi, plus intelligent, il sera ce que tu n’es pas assez et ne développera pas les cotés que tu tais.

Et puis la rencontre.

Le cordon coupé.

Une vie autre que la tienne sans toi mais à coté.

De rencontres en découvertes, tu ranges tes idéaux petit à petit.

L’air de rien sans y prendre garde.

Tu essayes de faire au mieux.

T’oublier pour élever ce petit bout d’homme. Y laisse de tes nuits, de tes amis.

De concertation avec toi même en négociation à deux tu avances sur les chemins tortueux de la première année.

Ne pas s’oublier se retrouver seul ou à deux mais dorénavant trois.

Tes idéaux de femmes enceintes sont déjà oubliées mais la réalité de cette rencontre vivante t’anime, te pousse, te porte.

Entièrement à tes dépens petit à petit cet être s’éloigne: la marche, le langage, l’opposition, la propreté, l’élévation vers l’autonomie…

Tu ne sais pas si tu fais bien. Un jour tu as confiance en toi mais le lendemain tu doutes. Une nuit un peu plus courte qu’une autre et tu cries, tes gestes si souvent maîtrisés peuvent te lâcher… Tu dois alors appréhender cette culpabilité de ne pas être celle que tu aurais aimée, cet autre toi tellement si parfait mais irréelle…

Plus de 5 ans que je suis sur ce chemin, cette petite main dans la mienne, mais aussi la tienne qui nous a rejoint il y a deux ans.

Ces petits doigts que je serre tout contre moi mais que j’accompagne vers d’autres mains, celle des autres enfants en crèche, de l’auxiliaire, celle de cet autre enfant avec qui tu tiens le rang, celle de tes grands parents…

Je parle, 5 ans que je parle, j’explique, j’argumente, j’accompagne, je console, je mets tes émotions en mots.

Au départ tu écoutais, tu babillais, puis tu as parlé. Toi aussi tu as raconté des choses, argumenté, négocier, tenu tête…

Alors tu doutes de tout ce bain de paroles, de cette éducation, tu te mets la pression…

Et puis des fois, au détour d’un moment, un instant magique qui te rassure.

Hier après avoir crié sur ma fille qui jouait avec un parapluie, par manque de patience et excès de fatigue j’entends mon fils lui parler.

« Je suis d’accord avec maman, le parapluie c’est dangereux mais tu as raison elle n’aurait pas dû crier pour te le dire… »

Tout était dit!

Ces mots m’ont rassurés, bercés apaisés, je suis sur le bon chemin pas droit certes, sinueux avec quelques embûches mais toujours sur le même celui de la bienveillance et du respect et ça je suis contente de leur transmettre!