Categories: Chroniques CDs
POP-ROCK FRANCAIS - The Rebel of Tijuana, formation originaire de Lyon mais installé actuellement à Genève est un de ces groupes montants qui sait faire parler de lui en bien, juste par sa musique. Une centaine de concert en Europe, et l’utilisation de certains titres du 1er album dans des émissions de TV réalité américaines n’ont fait que de renforcer leur excellente réputation. Ce second album, sorti après un excellent EP (« Un foutu Hippie ») confirme que le groupe renoue avec la langue de Molière et ses influences pop sixties. Un album attendu, le premier avec ce son qui leur est typique. Verdict ?
Oui j’avais des attentes précises, vu ce que la qualité musicale du précédent EP. Un collectionneur de vinyle retro qui découvre ce genre de disque connait les codes du genre. C’est d’autant plus difficile pour un groupe quand on attend quelque chose de lui, vu qu’il doit placer la barre au moins aussi haut qu’avant. Existant en vinyle et en CD, rien que la découverte du CD est … magnifique. Un CD tout noir, sur les deux faces, avec un label blanc au centre, comme sur un vinyle mignaturisé. Et la pochette en gaterfold (pochette ouvrante), ainsi que la pochette blanche autour du vinyle, euh pardon, du CD, sera la petite mise en bouche avant l’écoute…
Certains titres comme "Johnny Marr" (où le groupe joue volontiers avec les mots « j’en ai marre » et « Johhny Marr ») ou "Mauvais trip child" sont digne du meilleur de Dutronc, excellents solos de guitare en plus. Des titres comme "Bleu" ou "La Chimère" pastichent des vrais classiques du yéyé ! Même le texte rappelle par ses thèmes et son écriture les adaptations françaises du début des années 60. Quand à la "Bourgeoise (Part 1)", donnant son nom à l’album, on est plus près d’un Gainsbourg, voire d’un Gainsbarre ! Plusieurs courts instrumentaux ponctuent le disque, chose plus rare de nos jours, et qui évoquent la encore par la construction ceux des albums des années 60 et 70.
Mais la modernité est marquée ici et la, comme dans les instrumentaux "Yer John" et "Sa Majesté", avec la distorsion sur la basse (sonorité moderne), ou les textes parlant de cannabis. La manière d’improviser pour la guitare est aussi plus « moderne » par moment, mais ceci donne une richesse musicale supplémentaire. Rien de vraiment hors style ou dissonant. Juste de quoi rappeler que c’est du Rebel of Tijuana, et non un simple pastiche retro, une copie moderne d’une ère révolue qui suscite aujourd’hui une certaine nostalgie.
La pop française existe encore. Après Jacques Dutronc, Serge Gainsbourg, il y a les Rebels of Tijuana, renouant avec une certaine tradition tout en évitant le pastiche. En effet, le son a beau être rétro, le carrefour d’influence qui se croise ici en fait un disque moderne et actuel. Fan de musique retro, il est temps de laisser la place à nos jeunes talents sur votre platine. A voir au Paléo cet été !!