Il se dit qu'au Medef, nombreux sont ceux qui reprochent à Laurence Parisot ses prises de positions et diverses « déclarations d'amour » à l'encontre l'ex président Sarkozy pendant la présidentielle. A tel point qu'elle déclenché des ricanements dans son propre camp en déclarant : « Les entreprises ne sont ni à gauche, ni à droite »
Néanmoins, si elle s'est vite reprise, en constatant les résultats, annonçant qu'elle était impatiente de travailler avec le nouveau gouvernement, il semble bien qu'elle ait décidé de faire payer aux salariés le très probable abandon de la TVA sociale et des accords compétitivité-emploi inclus dans le programme de son champion de candidat. En effet, alors que la complicité entre le précédent gouvernement et le Medef a permis de mettre en place la rupture conventionnelle qui s'est avérée être un des meilleurs outils pour se séparer des seniors, les DRH affirmant avec délice que : « La rupture conventionnelle du contrat de travail est considérée comme la mesure sociale phare du quinquennat Sarkozy », Laurence Parisot a décidé de faire barrage à la possibilité pour les salariés ayant commencé à travaillé dès 18 ans et atteint 41 ans de cotisation à prendre leur retraite à 60 ans ! Quels sont les arguments de notre « amie» Laurence ? Dans l'Usine Nouvelle « (...) Elle se demande par exemple si dans le prochain calcul seront pris en compte uniquement les trimestres cotisés ou, comme certains le demandent, des trimestres validés intégrant congés maternité, périodes de chômage etc. Dans cette hypothèse, l'impact financier n'est tout simplement pas le même (...) » Oubliant au passage de poser la question du coût pour l'UNEDIC des chômeurs seniors de longue durée. Mais, dans la mesure où l'indemnisation ne dure que trois ans, le compte est vite fait pour madame Parisot ! Bien que nous soyons opposés aux restrictions contenues dans le programme de François Hollande sur le sujet, la réponse figurait dans les engagements du candidat : Seules périodes de trimestres cotisées seront prises en compte. Donc, une polémique de plus donc madame Parisot est coutumière ! Ce qui ne l'empêche pas de menacer: « (...) si l'Agirc et l'Arcco devaient financer ce surplus, le Medef serait amené à poser des questions importantes et très structurelles sur ce que nous voulons faire de ces régimes (...) » Polémique qui ne résout pas le problème principal : Est-il possible de rester dans l'emploi au delà de 50 ans ? Rester dans l'emploi et surtout en retrouver un, une fois qu'on l'a perdu ! Mais, sur ce dernier sujet, il ne faut pas compter sur Laurence Parisot pour obtenir la moindre réponse. Car, selon la logique de l'organisation patronale, le salarié n'est qu'une variable d'ajustement dans une économie mondialisée. En clair, le jour où l'entreprise préfère recruter un plus jeunes (plus économique et moins revendicatif) à défaut de l'archaïque harcèlement moral, elle utilisera la moderne rupture conventionnelle. Par contre, pas question de perdre du temps avec les plus de 850 000 inscrits de plus de 50 ans à Pôle Emploi ! Soyons clairs madame Parisot, vous exigez que les salariés partent le plus tard possible à la retraite, votre objectif étant, comme votre ami François Fillon d'atteindre 67 ans. Mais pourquoi puisque vous refusez toute obligation ou quota en ce qui concerne les salariés âgés ? En toute probabilité parce que vous savez qu'en repoussant au plus loin l'âge légal, il se trouvera bien un gouvernement qui mettra en place un pilier obligatoire de capitalisation permettant à ceux qui le peuvent de cotiser individuellement et de partir à la retraite à la carte en faisant l'impasse sur les pénalités du régime général ! Et ce jour, vos adhérents banquiers et assureurs pourront acheter la totalité du stock de vins de champagne pour fêter la captation sur le long terme de l'épargne des français en vue de financer leur retraite privée. Bien entendu, banques et assurances n'offriront aucune garantie à leurs clients (krachs financiers inclus) et pourront comme n'importe quel fond de pension spéculer et dépecer des entreprises pour verser au retraités leur pension. Mais que vous importe, puisque vous auriez réussit là ou tous vos prédécesseurs ont échoué : liquider une bonne fois pour un des plus importants volet du programme du Conseil National de la Résistance. Alors, votre posture qui consiste à exiger une rencontre avec Marisol Tourraine la nouvelle ministre des Affaires sociales, pour faire revenir le gouvernement sur son projet de décret autorisant un départ à la retraite à 60 ans pour des salariés ayant commencé à travailler tôt, tout comme votre chantage, ne trompent personne. Mais peut être êtes, misez-vous sur une possible victoire des candidats de l'UMP aux législatives qui vous permettrait d'obtenir une précarisation généralisée des salariés, un nouveau report de l'âge légal de la retraite et ... son financement privé. Confirmant par là même que votre propos sur « Les entreprises qui ne sont ni à gauche, ni à droite » était comme à l'accoutumée une aimable plaisanterie qui a du bien faire rire dans les couloirs du Medef ...Magazine Info Locale
Selon le Medef, autoriser des salariés ayant commencé à travailler dès 18 ans et cotisé 41 ans à partir à la retraite à
60 ans serait insupportable. Par contre se séparer des seniors à coup de ruptures conventionnelles serait une mesure ... sociale phare !