Bonjour à celles et ceux à qui il ne manque qu'un bon titre
Bonjour aux zotres
En matière de titres de romans comme dans beaucoup d'autres domaines, il y a des modes et, j'en suis convaincue, un bon titre ou un titre qui frappe les esprits peut sinon créer un succès littéraire mais tout au moins largement le favoriser tant il peut aiguiser la curiosité des critiques et des lecteurs/trices et tant il me semble évident qu'un titre accrocheur et facile à mémoriser est un élément de réussite parmi d'autres.
Qui n'a pas éprouvé ne serait-ce qu'une once de curiosité bienveillante en entendant pour la première fois parler du best seller de David Foenkinos "Le potentiel érotique de ma femme" ou de "Comment je suis devenu stupide" de Martin Page ? Et Frédéric Beigbeder qui n'est pas le dernier fils de pub venu n'a-t-il pas écrit en exergue de "L'amour dure trois ans" que c'était là son meilleur titre ? Au delà de la vanne, c'est vrai, et cela a sûrement aidé à la promotion du roman ce qui m'amène à songer à un autre best seller sorti à la même période : "La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules" de Philippe Delerm.
Parmi ces modes et techniques pour trouver un titre accrocheur, il y a un format qui est désormais tellement classique qu'il en est presque éculé. Il sent le markétiquement fabriqué à 100 mètres mais, de même qu'on sait qu'une fraise tagada est une cochonnerie chimique mais qu'on s'en fout parce que c'est bon quand même, on tombe toutes et tous plus ou moins dans le panneau du désormais incontournable standard "un nom ou une forme nominale + un complément de nom". Ca fouette, ça claque ça le fait !
Je vais vous donner 9 exemples de titres réels bidouillés sur ce principes parmi des dizaines et des dizaines. Je les ai tous lus et presque tous chroniqués sur ce blog. En cliquant sur le chiffre, on arrive à la critique d'origine (en théorie)... On peut aussi compléter avec d'autres messages via le moteur de recherche du blog (dans la colonne de gauche).
1 - L'hygiène de l'assassin - Amélie Nothomb
A toute seigneuresse tout honneur, c'est plus ou moins ce roman qui a ouvert le bal ou la brèche ou les hostilités ou la boite de Pandore. Je le trouve très surcoté et limite scolaire sur la forme.
2 - Métaphysique des tubes - Amélie Nothomb
Nettement mieux même si je n'ai rien compris aux 40 premières pages (sur 160 !) à ma première lecture... j'ai malgré tout poursuivi (miracle) et après avoir terminé le bouquin, j'ai relu le début. Oui, franchement, c'est pas mal du tout...
3 - L'élégance du hérisson - Muriel Barbery
Engouement totalement incompréhensible à mes yeux. Ca arrive de temps en temps. J'ai consacré plusieurs messages à ce "phénomène".
4 - Poétique de l'égorgeur - Philippe Ségur
Philippe Ségur est un habile cumulard : en plus de surfer sur la vague du titre en vogue, il a également adopté un procédé qui a fait ses preuves ses derniers temps : enchevêtrer deux récits apparemment sans lien, en alternant les chapitres consacrés à l'un puis à l'autre. Cela dit, il ne me reste guère de souvenirs du tout sinon une sensation dubitative de "mouais, tout ça pour ça" en refermant le roman.
5 - La fascination du pire - Florian Zeller
Pas encore de critique sur ce blog et sur ce coup là je suis nulle car j'avais vraiment beaucoup aimé ce roman ambigu, gonflé et ethnologiquement intéressant.
6 - L'origine de la violence - Fabrice Humbert
Voici un excellent roman, ambitieux et bien écrit qui a bien mérité son succès et ses prix littéraires.
7 - Cantique de la racaille - Vincent Ravallec
Il y a des tas de messages consacrés à ce roman culte (oui, oui !) sur ce blog et le lien sélectionné vous renverra vers plusieurs d'entre eux. J'ai tout aimé dans ce livre : les personnages, l'intrigue, le style, le rythme, l'humour qui affleure.
8 - Les monologues du vagin - Eve Ensler
J'ai assisté à une représentation de cette pièce (de cette lecture plus exactement) et j'en garde un souvenir intéressant. Bien sûr c'est inégal mais c'est forcément à lire ou à écouter. Pas de critique en ligne.
9 - Le parfum de l'invisible - Manara
Même la BD érotique a adopté le principe et cet émoustillant parfum d'invisible à un goût sulfureux ! (et de miel si mes souvenirs sont bons ! Pas de critique.