Environ une grossesse sur 2 est liée à une « déficience » de contraception. Or des différences « dramatiques » sont constatées entre les différents modes de contraception, rappellent ces auteurs de la Washington University School of Medicine qui publient dans l'édition du 24 mai du New England Journal of Medicine. Leur étude montre que les femmes qui prennent des contraceptifs oraux, utilisent des patchs quotidiens ou un anneau vaginal ont deux fois plus de risque d'avoir une grossesse non désirée que celles qui adoptent le stérilet ou l'implant.
Les pilules contraceptives sont le contraceptif le plus couramment utilisé, en France, comme aux États-Unis, mais que ce soit ici, sur le plan de l'efficacité à long terme –avec tous les écueils de l'observance- ou sur le plan des effets secondaires possibles, comme le risque plus élevé de thromboembolie veineuse (TEV) , le stérilet a de moins en moins à leur envier. Y compris en matière de contraception d'urgence, le stérilet peut être une excellente alternative à la pilule du lendemain, dans un objectif de contraception d'urgence, comme l'a démontré récemment cette étude publiée dans Human Reproduction. Car le DIU peut aussi être posé après un rapport sexuel non protégé pour apporter cette contraception d'urgence.
L'étude a porté sur 7.500 femmes participant à la cohorte « Contraceptive Choice project » âgées de 14 à 45 ans et à risque élevé de grossesse non désirée. Les femmes « devaient » être sexuellement actives au cours des 6 premiers mois de l'étude mais ne souhaitaient pas de grossesse dans l'année. Les participantes pouvaient choisir leur contraception, stérilet, implant, pilule contraceptive, anneau ou implant, après conseils sur leur efficacité, les effets secondaires, les risques et les avantages. Elles pouvaient également changer de contraception durant l'étude. Au cours des 3 années de suivi, 334 femmes sont tombées enceintes dont 156 grossesses liées à un échec contraceptif. Dans l'ensemble, 4,55% des femmes utilisant un mode court terme de contraception (pilule, patch ou anneau) a eu un échec contraceptif vs 0,27% des femmes utilisant le stérilet et l'implant.
Les pilules en question : Dans cette étude, les pilules contraceptives et autres modes de contraception « de court terme » s'avèrent peu fiables et tout particulièrement chez les jeunes femmes. Pour les jeunes femmes de moins de 21 ans utilisant la pilule contraceptive, le patch ou l'anneau, le risque de grossesse non planifiée s'avère presque 2 fois plus élevé que chez les femmes plus âgées utilisatrices de stérilet. Une constatation qui suggère aux auteurs l'opportunité d'étudier voire d'encourager l'utilisation de méthodes de contraception de long terme chez les adolescentes.
D'autre part, lorsque le stérilet ou l'implant est proposé gratuitement, 75% des femmes le choisissent.
Le stérilet, choisi par 5% des femmes seulement… Les femmes qui choisissent le stérilet ou l'implant sont en moyenne plus âgées, ont une complémentaire santé et ont plus d'enfants que les femmes qui choisissent les autres méthodes contraceptives. «Cette étude est la meilleure preuve que les méthodes réversibles de longue durée sont supérieures en efficacité à la pilule contraceptive, au patch et à l'anneau», explique l'auteur principal, le Dr Jeffrey Peipert, professeur d'obstétrique et de gynécologie. Enfin les DIU et les implants ont un taux d'échec minime, soit moins de 1%. Pourtant, si les DIU sont très efficaces et si leur sécurité n'est plus à démontrer, y compris chez les adolescentes, seules 5,5% des femmes optent pour ce mode de contraception.
Source: NEJM 2012; 366:1998-2007 May 24 Effectiveness of Long-Acting Reversible Contraception
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