1.
Le vent souffle sur la lumière verte et acide ; elle se gondole.
Elle forme un arrière-plan grumeleux, indistinct, qui miroite vaguement.
Presque à notre insu, elle berce, balance les feuillages plumeux aussi tremblants que s’ils n’étaient plus que des traînées de poussière et l’on la laisse à elle-même, au rencognement où, projetée à toute force, elle éclabousse le mur, en le décolorant, en le parant d’une blancheur incandescente.
Pourquoi s’attarderait-on sur une pareille distorsion ?
2.
Flux tiède des chants d’oiseaux
passant
de feuillage en feuillage
et répandant
l’ombre fleurie
sur les espaces gras et lourds !
3.
Au bout du jardin
la pluie
m’attend doux et morne rideau ;
elle plombe assombrit les verts
lovés en des plats d’épinards
indigestes et détrempés ;
son métronome lancinant
me jette un défi bref,
étrange…
Patricia Laranco