La "fish pédicure" est-elle dangereuse ?

Publié le 24 mai 2012 par Bioaddict @bioaddict

Depuis quelques temps, les magazines féminins multiplient les articles incitant à tester cette pédicure d'un genre nouveau. Cette technique naturelle consiste à faire tremper ses pieds dans un bassin rempli de poissons, qui viennent les débarrasser des peaux mortes.  

L'utilisation du poisson Garra Rufa, connu aussi comme le " poisson médecin " s'inspire d'une pratique traditionnelle turque : les malades atteints de psoriasis et d'eczéma se baignent plusieurs heures d'affilées dans de grands bassins pour se faire "nettoyer" par ces poissons ventouses et soulager leurs douleurs.

Si aucun cas de grave maladie ne permet d'affirmer que la "fish pédicure" tant à la mode en Asie, aux Etats-Unis et en Europe est dangereuse, le Centre de Prévention et de Contrôle des maladies (CCD) américain a publié cette semaine un rapport qui soulève plusieurs interrogations sur l'hygiène de cette technique de pédicure. Celle-ci pourrait entre autres provoquer des infections sur les blessures mal cicatrisées et la transmission de microbes d'un client à un autre. Le CCD rappelle à ce titre que cette pratique est interdite dans 14 États américains, dont la Floride, qui interdit la présence de tout animal dans un institut de beauté ou de soins pour des raisons d'hygiène.

L'équivalent américain de la SPA française, la RSCPA (Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals), avait soulevé la question du bien-être animal indiquant que certains poissons périssent au contact des produits chimiques contenus dans le vernis à ongles et dans un espace confiné où l'eau est insuffisament renouvelée. Des remarques d'autant plus pertinentes que la réglementation des " fish spa " reste encore floue.

Une eau potentiellement contaminée

Pour le CCD le problème provient de l'eau qui peut devenir un nid à germes et à bactéries. Comme le précise le rapport de la CCD "les poissons ne peuvent être désinfectées entre deux clients" et "en raison du coût des poissons, les salons utilisent souvent les mêmes poissons pour différents clients, ce qui augmente le risque d'infection."
De plus, l'organisme sanitaire affirme que le poisson pourrait être lui-même vecteur de bactéries telles que les Aeromonas, présentes entre autres chez les sangsues, les anguilles et les grenouille et qui sont transmissibles à l'Homme. A ce titre, l'étude a détecté la présence de Streptococcus agalactiae, une bactérie qui peut provoquer des maladies telles que la septicémie, la méningite ou la pneumonie.

En attendant que les agences sanitaires françaises nous donnent plus d'informations sur l'état de cette pratique, mieux vaut donc s'en tenir à la pierre ponce et à la bonne vieille crème hydratante bio.

Olivia Montero