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Le dernier volume sorti des aventures du commissaire Erlendur, personnage récurrent des polars de l’islandais Indridason –mais sans Erlendur parti en vacances- : bref, encore du bon polar nordique, à découvrir avant de se précipiter sur les 7 autres volumes de la série.
La première phrase : « Il avait attrapé au fond du sac en plastique le masque de confection grossière et imparfaite. Ce n’était pas un chef-d’œuvre, mais il ferait l’affaire.«
Le Résumé de l’éditeur (quatrième de couverture) : Le commissaire Erlendur est parti en vacances sur les lieux de son enfance, il ne donne aucune nouvelle, on a retrouvé sa voiture abandonnée en rase campagne. Mais son équipe continue à travailler. Tandis que Elinborg, la fine cuisinière, s’occupe d’une affaire de viol, Sigurdur Oli, le jeune homme moderne formé aux États-Unis, reconnaît par hasard dans la rue l’un des témoins de l’affaire de pédophilie en partie résolue et le suit.
Dans le même temps, un ami lui demande d’aider discrètement un couple de jeunes cadres qui, pratiquant l’échangisme, fait l’objet d’un chantage.
Troublé par son divorce, surveillé de près par sa hiérarchie qui n’apprécie pas ce type d’aide, Sigurdur Oli va aller jusqu’au bout d’une histoire surprenante révélant la cupidité qui s’est emparée de la société islandaise avec l’expansion mondiale des modèles financiers.
Commencé comme un polar classique, tissant les trames de plusieurs affaires, ce roman montre au lecteur comment, à l’image de la muraille de lave, au pied de laquelle un remous violent engloutit toutes les embarcations qui l’approchent, et surnom donné au siège d’une grande banque à l’architecture sombre et aux pratiques discutables, l’impudeur de l’amour de l’argent peut entraîner dans son tourbillon la perte de tout critère moral.
L’Auteur : Arnaldur Indridason est né à Reykjavik en 1961. Diplômé en histoire, il est journaliste et critique de cinéma. Il est l’auteur de romans noirs couronnés de nombreux prix prestigieux, publiés dans 37 pays et est considéré comme un des maîtres du polar islandais, avec Arni Thorarinsson.
Mon avis : Le principal personnage des romans d’Indridason est le commissaire Erlendur Sveinsson traumatisé par la disparition de son frère alors qu’il n’était qu’un enfant, esseulé suite à l’éclatement de sa cellule familiale, et vivant une relation pour le moins difficile avec sa fille toxicomane.
Dans « La muraille de lave », Erlendur est absent, tout juste évoqué de temps à autre. Cette fois, le personnage principal est un membre de son équipe, Sigurdur Oli, jeune homme plein de certitudes en particulier sur sa perfection (et pas particulièrement sympathique).
L’histoire en elle-même mêle affaires de viol, de pédophilie, de meurtre sur fond du pseudo miracle économique islandais qui s’avère constitué de dérives financières –et morales-, de spéculations hasardeuses, de dettes, de blanchiment d’argent.
Comme d’habitude chez Indridason, le passé occupe le devant de la scène, le suspense est haletant, le regard qu’il pose sur son pays est sans illusion, l’action est sans coup de théâtre et tout se passe plutôt du côté de la subtilité et de la complexité des personnages envers lesquels on distingue toujours de la compassion.
Bref, un bon Indridason qui nous montre que l’auteur peut sortir de son personnage fétiche sans renoncer à tout ce qui caractérise ses romans, même si … on a hâte qu’Erlendur revienne de vacances parce qu’il nous manque.[
Infos pratiques : Editions Métailié – 2012 – 317 pages – 19,50 €
Les autres volumes de la série : Outre « La muraille de lave », 11 autres volumes sont parus dans la série des enquêtes du commissaire Erlendur mais 7 seulement ont été traduits en français :
- La Cité des jarres, Métailié (puis Poche Points), 2005
- La Femme en vert, Métailié (puis Poche Points), 2006
- La Voix, Métailié (puis Poche Points), 2007
- L’Homme du lac, Métailié (puis Poche Points), 2008
- Hiver arctique, Métailié (puis Poche Points) , 2009
- Hypothermie, Métailié, 2010
- La rivière noire, Métailié, 2011