ALCOOL et DÉCLIN COGNITIF: Quel mode optimal de consommation? – Psychiatry Investigation

Publié le 24 mai 2012 par Santelog @santelog

Effet neurotoxique ou effet neuroprotecteur? L'association entre consommation d'alcool et capacité cognitive ou risque de démence chez les personnes âgées est complexe. Cette analyse publiée dans la revue Psychiatry Investigation offre un bilan des façons possibles par lesquelles l'alcool peut affecter la fonction cognitive et le risque de démence, en fonction de la dose et des habitudes de consommation. Un axe de recherche primordial alors que maladie d'Alzheimer (AD) et autres types de démence sont de plus en plus prévalentes chez les personnes très âgées.


Des études longitudinales et par imagerie cérébrale montrent que chez le patient âgé, une consommation excessive d'alcool peut augmenter le risque de dysfonctionnement cognitif et de démence, mais une consommation faible ou modérée mais régulière d'alcool peut protéger contre déclin cognitif et la démence et, en outre, apporter des bénéfices cardiovasculaires.


Consommation légère, risque réduit de 35 à 45% de déclin cognitif ou de démence : Les auteurs ont ainsi analysé les études publiées de 1971 à 2011 sur l'association alcool et capacité cognitive chez les personnes âgées. Alors qu'on manque de traitements efficaces pour prévenir le déclin cognitif ou la démence, un certain nombre d'études épidémiologiques prospectives montrent un risque plus faible de démence chez les buveurs légers à modérés en comparaison des abstinents. D'autres études montrent des effets bénéfiques uniquement chez certains sous-groupes de sujets. Une récente méta-analyse, citée par les auteurs, sur des sujets de plus de 65 ans conclut de manière convergente, que la consommation d'alcool légère à modérée, en comparaison de l'abstinence, est associée à un risque moindre d'environ 35 à 45% de déclin cognitif ou de démence.


A la recherche d'un modèle optimal de consommation : Alors que l'effet réducteur du risque cardiaque par une consommation modérée de vin et d'alcool est beaucoup mieux défini, les auteurs se sont attachés aux mécanismes par lesquels la consommation d'alcool, quand elle est excessive devient neurotoxique, quand elle est modérée, contribue à protéger contre le déclin cognitif et la démence. Mais, à la lumière des données scientifiques, et au-delà des associations épidémiologiques, précisent les auteurs, ces mécanismes biologiques spécifiques restent mal compris, et il serait prématuré de recommander une consommation d'alcool même modérée dans le but de prévenir ou réduire le risque de démence. D'autre part, ils précisent, à contrario, que les données biomédicales actuelles soutiennent l'idée qu'une consommation modérée d'éthanol n'est pas seulement sans danger pour la fonction cognitive, mais qu'elle a un effet positif de protection. Mais ces auteurs qui soulignent les faiblesses et les écarts méthodologiques, l'absence de définitions normalisées et ajoutent que toutes ces conclusions sont à interpréter avec prudence, ne font donc qu'appeler à des études bien ou mieux conçues pour identifier la consommation d'alcool optimale protectrice contre le déclin cognitif et se bornent donc à « dédramatiser », au moins, une légère consommation d'alcool chez les patients âgés et très âgés.


Source: Psychiatry Investigation 2012 Mar;9(1):8-16 « Alcohol and Cognition in the Elderly: A Review(Visuel © Driving South - Fotolia.com)


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