La crise bancaire est là. Du doute, on est passé à l'inquiétude et depuis la chute de Bear Stern, on craint un effet domino, notamment pour Lehman Brothers, Merril Lynch, et même CityGroup.
En France, rien de tel car une banque ne fait pas faillite et ne peut pas être renflouée par la banque de France qui dans les faits n'existe plus. Eventuellement, l'état peut renflouer la banque mais gare aux limites fixées par Bruxelles.
Est-ce que la crise actuelle sera assez faible pour que les banques françaises cachent leurs pertes sous le tapis, suivant une autre tradition française, pendant assez longtemps pour les étaler ou est-ce qu'on aura un nouveau "Débit Lyonnais" ?
Dans ce cas, est-ce qu'on fera encore porter au contribuable le coût des aventures financières de personnes qui n'ont jamais été ni sanctionnées ni jugées responsables de ce que pourtant elles avaient provoqué ?
Si l'on prend par exemple, le cas de la Société Générale, Mr Bouton n'est pas coupable des agissements de sa banque d'affaires mais il est responsable .. et pourtant il est toujours en place et a même un avocat, Mr Veil qui s'oppose parfois à l'avocat de l'entité Société générale (Ce serait d'ailleurs intéressant de savoir qui paie l'avocat de Mr Bouton ...).
On a connu des cas semblables en politique (domaine pourtant souvent moins bien considéré que le domaine bancaire) où le responsable mais pas coupable payait beaucoup plus cher sa responsabilité.
Si la Société Générale venait à tomber (on n'ose pas imaginer ce qui se passerait par exemple si un audit sérieux et un peu pessimiste venait examiner en terme de valeurs, l'acquisition de Rosbank, la banque russe que vient d'acquérir la générale et dont personne au monde n'est capable de donner les comptes exacts alors même que le marché boursier russe et les valeurs bancaires russes s'effondrent à la bourse de Moscou ...Sberbank perd 26% sur 3 mois et VTB 33% !!!), que feraient l'état, les actionnaires et Mr Bouton ? Après sa démission, laisserait-il aussi sa chemise sur la table ?
Les medias et le bon peuple ont été bien alimentés par l'épisode Kerviel (qui vient d'être libéré sous extrême contrôle) mais cela ne cache pas l'essentiel du problème ....
En cas de crise bancaire généralisée, trouver des lampistes et expliquer toutes les pertes par eux ne résoudra rien au niveau des pertes accumulées.
Est-ce que là aussi, l'état et ses agents considèreront, comme le prince Jean, que prendre un petit peu à beaucoup de pauvres est plus facile que prendre beaucoup à peu de riches .. et surtout de puissants ?