La santé et le climat ont un "nouvel" ennemi. La suie émise par les cheminées et les voitures attire l'attention de l'organisme chargé de quantifier les polluants dans l'air en France. Certains pays réfléchissent déjà à la manière de réduire les émissions...
Ce gaz, appelé aussi "black carbone" ou "carbone suie" faisait jusqu'alors l'objet de bien peu d'études scientifiques. Ce dernier émane de la combustion incomplète de combustibles fossiles comme l'essence, le gazole ou le kérosène et de bois ou de végétaux. Aussi, certains fours de cuisson au bois et le brûlage des déchets verts, largement pratiqué dans les pays en développement, peuvent également être responsables de fortes émissions de suie dans l'atmosphère.
Un gaz responsable du réchauffement climatique
Or, si ce gaz attire aujourd'hui l'attention des scientifiques, c'est qu'il représenterait à la fois un danger pour la santé et le climat. En 2013, la France disposera pour la première fois d'un relevé spécifique pour cette catégorie de polluants dans son inventaire national, a déclaré à nos confrères de l'AFP le directeur général du Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique.
Les premières alertes ont été données en février dernier, lorsque les Etats-Unis ont posé les bases d'une coalition de plusieurs nations destinée à combattre les polluants dits à courte durée de vie. Cette catégorie inclue la suie mais aussi le méthane, autre gaz jugé responsable du réchauffement climatique. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait alors cité un rapport de l'ONU selon lequel "l'élimination de ces sources de pollution d'ici à 2030 permettrait de réduire de 0,5°C la hausse prévue de 1,0 degré du réchauffement de la planète d'ici à 2050". Il s'agirait donc selon le gouvernement américain d'élargie la lutte contre le réchauffement climatique aux polluants à courte durée de vie, au lieu de concentrer uniquement sur le CO2.
Eviter les inhalations
Mais cette récente prise de conscience n'en dit pas plus sur les risques auxquels sont exposés les propriétaires de cheminées ou de fours de cuisson à bois. Et qu'en est-il des ramoneurs, chargés de la collecter, et certainement exposés à des risques de cancers ? Néanmois, elle est l'occasion de faire une piqûre de rappel : toute fumée inhalée peut entraîner brûlures ou intoxications en raison des gaz imbrûlés comme l'oxyde de carbone. Après un incendie, ces gaz inhodores persistent dans l'air et peuvent s'avérer dangereux.
En Belgique, la région flamande a déjà pris les précautions nécessaires. La suie est traitée comme un déchet toxique et doit donc être évacuée par une entreprise spécialisée, avant d'être stockée dans des centres de déchets nucléaires. Les résultats de l'évaluation quantitative de la présence de suie dans l'atmosphère prévus pour 2013, nous diront si la France doit suivre le modèle de son voisin belge.
Olivia Montero