Nombreux sont les politiques qui ont qualifié le Front National de non-républicain récemment. Mais l’est-il vraiment moins que le Parti Communiste Français et Jean-Luc Mélenchon ? Du deux poids deux mesures dans le débat politique…
Par Lucien Oulahbib.
Martine Aubry réitère (mais aussi l’UMP par la bouche de Fillon) : elle trouve « naze » non pas, cette fois, le nouveau Premier Ministre, mais le FN puisqu’il ne serait pas « républicain » ; elle n’a pas ajouté, tel Guéant, « républicain comme les autres » (ce dernier a admis cependant son caractère « démocratique » : comprenne qui pourra), parce que cette opprobre suffit pense-t-elle.
Est-ce si sûr ? Est-ce que le FN n’est pas républicain au sens d’être un parti monarchiste ou anarchiste ou communiste ? Ou est-ce qu’il n’est pas « républicain » parce qu’il est un parti dangereux qui devrait être interdit ? Aubry pense sans doute ce dernier point, tout comme Mélenchon qui veut « éradiquer politiquement » le FN ; puis sans doute physiquement s’il arrive au pouvoir dans les valises d’Aubry lorsque Ayrault échouera, puisque Aubry, elle qui a fait aussi sa carrière auprès de l’élite patronale, a basculé dans l’extrême gauche.
Mais est-ce que celle-ci est « républicaine » ? Et est-ce que la gauche peut se vanter tant que cela d’avoir été la « première » à se rebeller contre le nazisme par exemple alors que pas mal de socialistes ont voté les pleins pouvoirs à Pétain, et même certains ont collaboré, que le PCF fait le dos rond jusqu’à l’attaque contre l’URSS, et même demandé que l’Humanité soit autorisé, etc. Mais surtout, peut-on comparer un FN qui n’a pas le sang de cent millions de morts sur les mains , a contrario du PCF dont les « 75 000 fusillés » l’ont été surtout pour soulager le front Est, soutenir l’URSS, et non pas défendre la France ? Mais laissons cela, enfin, pas tout à fait.
Observons en effet quand même que le PCF et Mélenchon bénéficient d’une indulgence de moins en moins excusable au fur et à mesure que l’on comprend l’étendue de l’horreur communiste ; c’est d’ailleurs ce deux poids deux mesures qui poussa, qui pousse encore, des milliers de jeunes écœurés vers le FN tant il n’est pas possible d’admettre encore que le Goulag ne puisse pas avoir son Nuremberg, mais seulement un Poutine en seconde semaine rêvant à une URSS 2.0, et un Mélenchon en France se voyant en Castro boutant hors de France les riches (après leur « avoir fait les poches » : on a l’impression d’entendre un naze, un nazi j’entends).
Il est pourtant incroyable de penser qu’un Front de Gauche, qu’un PS, soient considérés comme « républicains » alors qu’ils sèment ainsi la haine et la division en montrant du doigt « le riche » comme on montre encore le juif, aujourd’hui, maintenant, oui, dans les banlieues ayant voté à 200% pour Hollande parce que les nouveaux antisémites officieux (« antisionistes »officiels) savent que les bons jours sont enfin de retour avec le communautarisme de moins en moins implicite (même Valls s’en est plaint), la suppression des tribunaux pour mineurs, les subventions à gogo données par les gogos et les « nazes », la diabolisation du FN a ainsi de beaux jours devant elle. Et lui aussi en fin de conte (lugubre).