Huitième ouvrage de la collection "Vendredi 13" (Editions la Branche) dont nous avons évoqué le lancement , Paris mutuels est un petit régal de lecture, d'imbroglios, et d'humour savamment distillés.
Antihéros, proie désignée de prédateurs sans scrupules, Vincent - qui n'a de victorieux que le prénom - se vautre, avec une naïveté confondante, dans le piège amoureux que lui tend Léa, femme aussi impitoyable que fatale:
" J'imaginais mon avenir avec elle. Non pas sous forme d'images claires, mais comme une brume qui m'enveloppait, me berçait. Je l'admirais. Sa beauté m'apparaissait confusément comme une preuve de supériorité indiscutable, elle pulvérisait les doutes, les mécontentements, les craintes, et nimbait de perfection tous les gestes, toutes les paroles, tous les actes de Léa. Que celui qui n'a jamais été amoureux, je veux dire vraiment amoureux, me jette la première pierre."
Dépouillé de tous ses biens, en même temps que de ses illusions, Vincent verse à son tour dans la racaille, prenant le lecteur à témoin d'un cynisme tout frais, déconcertant et ..jubilatoire.
Nourrissant une écriture élégante, rythmée et maîtrisée d'images et d'expressions bien ficelées, l'auteur prend un plaisir visible à conter.
Et à nous le faire partager.
" Le terme de secrétaire a de quoi faire rire s'agissant de Pepito Gestaide, bien connu dans notre cénacle, un être qui ressemblait moins à un homme qu'à un frigidaire américain, avec le quotient intellectuel d'un freezer et une voix qui évoquait un distributeur de glace pilée."
Une belle surprise de lecture
AE
Paris mutuels, Jean-Marie Clavetine, roman, Editions la Branche, coll. vendredi 13, avril 2012, 150 pp, 15 €