Cette saga familiale, grande spécialité de l’éditeur Glénat, ressemble à la série télévisée américaine Dallas, mais dans l’univers du café. Avec ce nouvel épisode, elle prend davantage la tournure d’un polar haletant au cœur du Kenya aux accents toujours coloniaux et aux inégalités criantes.
Soupçonné d’un meurtre odieux, Sean Munroe, évadé de prison, cherche à se venger de l’accusation ignoble. Son poursuivant, le vieil inspecteur noir Njoya doute de plus en plus de sa culpabilité. Sa sœur cherche aussi à l’innocenter en se rendant dans le dangereux bidonville de Kibera. Son père se débat pour sauver son mariage et sa plantation.
Décidément, Christian Perrissin signe un thriller social et politique, original et percutant. Il évoque tour à tour le racisme des blancs, comme les discriminations envers les gays et les lesbiennes, ou les albinos dans les communautés noires, ou encore la prostitution et les gangs des bidonvilles. Usant de nombreuses ficelles pour relancer l’intrigue et la course-poursuite, il permet une mise en scène somptueuse par le yougoslave Boro Pavlovic très en forme.
Leur 10e album en commun. Et la conclusion dans le prochain épisode.
___________
Munroe -T.3 : Les Larmes de Kibera - de Christian Perrissin et Boro Pavlovic – Glénat, collection Grafica - 23 mai 2012 - 13,90 €
Chronique à paraître dans Zoo sous une forme différente