Un petit bijou de tendresse et de délicatesse !
Michel a le coeur lourd en ce jour de rentrée : son meilleur ami Malik a accompagné son père en Espagne jusqu'aux prochaines vacances, c'est la première fois qu'il se sent si seul. A l'école, il est remplacé par Carmen, une jolie petite espagnole, et c'est Michel que la maîtresse a désigné pour être son référent.
Le garçon est soudainement empoté, il ne sait pas trop comment s'y prendre, les filles ça le gonfle et ça passe son temps à ricaner. Sauf que Carmen n'est pas comme les autres. Elle est douce, elle a un sourire rayonnant, et puis elle l'appelle Miguel. De drôles d'émotions commencent à naître, ça ne cesse de s'améliorer au fur et à mesure que les enfants passent du temps ensemble et apprennent à se connaître.
Carmen l'invite même chez elle pour goûter une paëlla avec du chorizo qui ne fait pas semblant de piquer. Et puis, tous les matins, ils se retrouvent au coin de la rue pour se rendre à l'école, Michel lui porte son cartable aussi ! Est-ce que ça signifie qu'on est amoureux ? Michel, lui, n'aime pas trop parler de son intimité devant tout le monde, c'est son jardin secret et il compte le préserver, même s'il risque de blesser sa tendre amie.
Le chagrin d'amour prend alors la forme d'une plante carnivore dans le ventre, avec des papillons qui volent autour. C'est pour ça que ça chatouille le ventre quand elle sourit. Mais en même temps, ça dévore le coeur par petits bouts.
C'est très joli, non ? Cet album est comme une sucrerie qu'on déguste, tout est quasiment parfait, les illustrations sont lumineuses, Olivier Tallec ne déçoit jamais de toute façon, le texte est sensible et ponctué de réflexions attendrissantes, Charlotte Moundlic a su trouver les mots justes pour évoquer le trouble amoureux chez l'enfant. C'est une très belle lecture, qui réunit pour la troisième fois deux grands talents.
Mon coeur en miettes (ou les plus beaux jours de ma vie), par Charlotte Moundlic et Olivier Tallec (Père Castor, 2012)
@ crédit illustrations : Olivier Tallec