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A chaque alternance, les postes changent. Les gens changent. Et les positions de chacun changent. Ceux qui combattaient le pouvoir en place, usant parfois d’arguments censés et touchant justes, parfois de mauvaises foi et mensonges, se retrouvent à présent aux commandes. Et ceux qui avaient le pouvoir prennent leur place. Ainsi, pareillement à leurs successeurs qui les avaient précédés dans leurs nouvelles fonctions, ils reprennent les promesses du nouvel élu. Sarkozy en avait 15 d’engagements, Hollande 60. Et chacun, avec son objectivité toute relative, tente de prouver ce qui l’arrange.
Lors du mandat précédent, nous avions Lefebvre d’abord, Copé ensuite, qui était des représentants merveilleux d’une pravda gouvernementale rarement atteinte. Ils se fatiguaient davantage à démonter l’opposition, forcément nullissime, qu’à défendre l’action gouvernementale. De l’autre, j’ai le souvenir d’une mauvaise foi assez caricaturale d’un Benoit Hamon par exemple, que je considérais comme être le parfait frère siamois de Frédéric Lefebvre. Tous deux applaudis dans leurs camps, et détestés par l’autre. Dans la série des gros sabots et petitesse d’action, Nadine Morano restait une des meilleures. J’ai, pour ma part, souvent raillé les prises de positions à la limite de la bienséance d’une Ségolène Royal par exemple, ou d’une Martine Aubry à qui l’insulte ne faisait pas peur.
Dans le gouvernement passé, Claude Guéant représentait le mal pour l’opposition. J’ai dit tout le mal que je pensais de certaines attaques indignes et nauséabondes d’une certaine gauche. Par exemple une première page de Libération. A un degré moindre, Brice Hortefeux, Eric Bessoin ou Gérard Longuet ont pu être des cibles préférés de la gauche. Aujourd’hui, dans le nouveau gouvernement, j’ai l’impression que Christine Taubira sera celle qui remplacera Claude Guéant dans le « cœur » de l’opposition. Elle a tout pour réussir à représenter tout ce que déteste une grande partie l’électorat qui n’a pas voté François Hollande. Qui est aussi nombreux que ceux qui n’ont pas voté Sarkozy en 2007, et pas moins respectable.
J’imagine également que les donneurs de leçons Montebourg et Peillon remplaceront efficacement Besson et Hortefeux. Je prédis beaucoup plus d’indifférence pour Cécile Duflot par contre, que je vois rentrer dans le rang bien gentiment.
A droite, Copé et Morano sont ceux qui cristalliseront les flèches de la majorité à mon avis. C’était Royal et Hamon il n’y a pas si longtemps. Hier certains hurlaient toutes les cinq minutes à la démission de tel ou tel ministre, tel ou tel secrétaire d'état, ou carrément le président. En attendant un "No Hollande Day" qui sera au moins aussi ridicule, les demandes de démission (pour l'instant sur des actes insignifiants mais qui politiquement signifient quelque chose) commence d'une nouvelle opposition, qui part sur des bases aussi "haut niveau" que la précédente... Si le résultat au final est la victoire en 2017, on pourra dire qu'ils auront réussi. Mais c'est loin...
Un avis comme ça en passant, le mien. Ce serait bien que l’UMP se sépare très vite de Copé et Morano, qui ont contribué à exaspéré jusque dans leur propre camp, et à le faire perdre. Mais c’est un avis qui ne fait que représenter l’avis d’un électeur de droite : les militants de la nouvelle majorité prendront pour cible qui que ce soit qui représente une droite qui n’est tolérable que dès lors qu’elle se tait, ou qu’elle n’existe pas.
Changement de poste. Changement de majorité. Le changement c’est maintenant, comme disait le futur président. Voilà déjà quelques changements. Qui se retrouvent aujourd’hui, entre autre, dans la blogosphère. Par contre, ce qui était violent au mandat précédent continue à celui-ci. Quelque chose me dit qu’ils risquent d’être longs aussi, ces 5 ans…