Apple de discorde à Paris

Dans le domaine de la culture, la municipalité parisienne se veut à la pointe de la modernité. Elle communique. Elle communique beaucoup.

Quelle ne fut pas notre surprise en lisant ceci dans un article consacré à l'exposition Doisneau sur le site officiel de la ville de Paris :

« Retrouvez tout l’univers de l’exposition « Doisneau Paris les Halles » sur votre iPad (...) L'application est prévue pour la tablette de la marque Apple, iPad. Aucune autre version n'est pour l'instant envisagée. »

Au beau milieu de l'article, trois phrases invitent le lecteur à télécharger une application de la firme Apple. Une application certes gratuite, MAIS qui fonctionne exclusivement sur des Ipads, les tablettes numériques commercialisées exclusivement par ladite entreprise ! Il faut croire que les conditions de travail et la rémunération des salariés de la multinationale Apple sont si exemplaires que la fibre sociale de l'équipe dirigeante parisienne n'y a pas été insensible...

En tout cas, le couillon qui n'a pas un Ipad, une des tablettes les plus onéreuses du marché, devra soit ne plus y penser (Aucune autre version n'est pour l'instant envisagée), soit enrichir les actionnaires d'Apple pour profiter chez soi de l'expo Doisneau !

En l'espèce, cette publicité déguisée résulte d'une confusion des genres public-privé, pratique fort courante des tenants de l'idéologie dominante néolibérale qui bénéficie aux grosses entreprises du secteur privé. Dans le cas présent, la ville de Paris, forte de son autorité institutionnelle, favorise non seulement l'hégémonie d'une firme privée sur la concurrence, mais surtout, la diffusion des logiciels dits propriétaires, soit le modèle le plus monopolistique et capitaliste qui soit dans le domaine de la recherche et de la création dans le secteur du numérique.

Il est regrettable que la collectivité dirigée par B. Delanoë ne favorise pas la diffusion des logiciels libres, mais au contraire s'autorise à faire une telle publicité à Apple . Une pratique contraire à l'intérêt général et au bien commun. ^[1]

(copie d'écran)

Notes

[1] Pour plus d'nfos sur les enjeux du numérique, consultez le site du Front de gauche du numérique.