On pense souvent qu’investir pour réduire ses émissions de carbone, c’est un gouffre financier, qui ne rapportera rien si ce n’est de se sentir un peu mieux et d’avoir l’impression de faire quelque chose pour la planète.
Si l’on se réfère aux propos tenus par l’ex vice-président des États-Unis Al Gore, en vidéoconférence lors de la Conférence sur le Changement Climatique et le Vin, à Barcelone, le 16 février dernier, un mécanisme sous-jacent fait qu’investir dans des procédés écologiques finit par rapporter de l’argent, au bout d’un laps de temps relativement court.
Ce mécanisme est simple : faire un effort écologique, réduire ses émissions de CO2, c’est se doter, aujourd’hui, d’une image de leader, de précurseur dans ce domaine. C’est s’afficher en tant que tel, c’est donner à savoir au consommateur et à l’acheteur qu’on s’engage pour la planète.
Or, dans la société actuelle, où les gens sont de plus en plus sensibilisés et sensibles à ces questions, c’est une image qui est vendeuse. L’acheteur qui a le choix entre deux vins, d’un vigneron lambda, ou d’un vigneron engagé pour la planète, s’il est lui-même sensibilisé aux questions écologiques, va choisir le vin “vert”, celui qui lui donnera meilleure conscience.
A terme, c’est un argument de vente non négligeable pour un producteur, qui lui permet de se détacher des autres, de se différencier, et d’attirer plus d’acheteurs. A terme, donc, ça rapporte du profit.
Ce qu’Al Gore a compris, en soulignant ce point, en évoquant ce mécanisme, c’est aussi que, même si c’est aujourd’hui “à la mode” de se soucier de l’environnement, même si ça donne bonne conscience de le faire, rien de tel qu’un argument économique pour parler aux entreprises. Un grand orateur, vous disiez ?