Cela faisait tout juste deux ans, en 1964, que James Graham Ballard, avait choisi de laisser tomber sa carrière scientifique pour devenir écrivain à temps plein. Marié, père de trois enfants, en vacances à l'étranger, sa femme meurt soudainement d'une bête pneumonie.
Veuf avec trois enfants sur les bras et une carrière d'écrivain à la prospérité incertaine, Ballard tombera dans la bouteille.
Mais il écrira aussi. Et majestueusement.
Dès 1965, il commence à écrire des histoires qui sont en quelques sortes des expériences diverses basées sur la matière visuelle de la culture médiatique qui l'entoure : le suicide de Marilyn Monroe, la bombe d'Hiroshima, l'assassinat de John F. Kennedy, la course à l'exploration spatiale, l'anihilant Ronald Reagan, les encastrements de voitures de luxe (thème que Ballard développera davantage ensuite dans Crash !): Ballard réunit une série de textes impressionistes qu'il rassemblera sous le titre The Atrocity Exhibition (La Foire aux Atrocités) en 1969. Ces textes le rendront célèbres pour ses titres comme Why I Want To Fuck Ronald Reagan et pour l'histoire personnelle de J.G.Ballard (la mort de sa femme), qui laisse croire qu'il explore des thèmes, dits déviants dans les années 60, afin d'exorcier tout le mal intérieur qu'il a vécu dans le deuil.
Le recueil de nouvelles a comme douxième nouvelle Crash ! ICA-Eventsheet, qui deviendra un film de Cronenberg beaucoup plus tard et une exposition en 1970 intitulée simplement Crashed Cars. Dans cette exposition tenue au New Arts Laboratory, Ballard y expose sans aucun commentaires d'accompagnement, des voitures désincarnées suite à un accident. Il y exposera des fantasmes sexuels dans son roman Crash! paru trois ans plus tard.
Nous sommes dans les années 60. Le peuple de l'époque est facile à froisser, frileux. Pas toujours super ouvert mentalement.
Sans rire, mais en provoquant beaucoup sans le vouloir, ils ont dit que l'exposition faisait la promotion des relations sexuelles hors en dehors des liens du mariage...
Vous avez le droit de rire vous aussi...
...ou de pleurer...
Nous sommes en 2012, les dirigeants de notre époque sont faciles à froisser, frileux. Pas toujours agiles mentalement.
Moi je ferais une exposition des atrocités et j'y placerais de nombreux membres du parti conservateur.
Ça viendra une jour sûrement.
Ce sera gênant un jour dans les livres d'histoires ce qu'on retiendra de ses gens soumis à la religion mais bon...
Un jour ils s'effaceront.