J’ai labouré un arpent de terre, pour y planter les graines d’amitié
Descendus du ciel, en vol plané, les moineaux et pinsons, à tire d’ailes les dérobèrent, les emportant dans leur gésiers
Pour nourrir leurs oisillons affamés.
A nouveau, profondément, j’ai bêché le sol, pour semer les graines de fraternité
Se les appropriant, les bêtes des champs filèrent avec, ventre à terre dans leur terrier
Au chaud, à l’abri, elles s’en régalèrent avec toute leur portée.
Une autre fois, Gaïa en colère, par des geysers, expulsa du terrain, les graines d’amour, enrobés de rosée
J’en donne à profusion, dit-elle, mais sourds, aveugles, ils crachent dessus, et le foulent aux pieds
Notre mère ne voulut rien lâcher de plus, nous ayant tout donné.
Reste dans ma besace, une poignée de graines d’humanité, de main à main, d’esprit à esprit, de cœur à cœur je les transmets
Un jour, leurs milles et milles couleurs, éclairant la nuit noire de l’autodafé, libéreront opprimés, et geôliers
Riant de joie, à bras-le-corps, ils les cueilleront par brassées.
©Copyright Carmen Garcia Martinez 2012. Tous droits réservés
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