Adjoint de Delanoë à la mairie de Paris, Patrick Klugman assistait à la visite de Hollande à l'Hôtel-de-Ville au lendemain de son investiture. Cet événement de portée interplanétaire lui a inspiré un texte d'une émotion à couper le souffle. Aux dernières nouvelles, plus aucune brosse à reluire n'était disponible dans les magasins parisiens !
"Pour la première ces deux hommes installés dans leurs vastes fauteuils sous les lambris de l’Hôtel de ville représentaient fraternellement deux institutions, la ville et l’Etat, qui se sont faits face pendant trois siècles. Et chacun d’entre-nous de se remémorer combien il aura fallu de combats, de batailles et de victoires, depuis trente cinq ans, pour que cet événement improbable se déroule sous nos yeux. Je n’ai pas beaucoup de fierté mais comme Fabrice à Waterloo, je pourrai au moins dire que j’aurais vécu cela."
Fabrice ? Waterloo ? Espérons pour cet aréopage de circonstance que cette funeste référence ne soit pas prémonitoire !!! Continuons la lecture de ce Stendhal en pente.
"Paris était de droite. Finalement, l’édifice s’est fissuré, en 1995, dans les premiers arrondissements conquis par la gauche avant que Bertrand Delanoë n’arrache Paris à sa fatalité en 2001 et n’en fasse le bastion et l’étendard d’une gouvernance ambitieuse, solidaire et rigoureuse qui a sans aucun doute permis à des ambitions plus vastes de devenir réalité."
C'est vrai, il ne faut pas prendre ses délires pour des réalités !
"Après l’Elysée, l’Hôtel de ville ; après le pouvoir, l’Histoire. C’est avec ce balancier que j’ai vécu ces événements qui est aussi (sic), ne le cachons pas, la plus subtile et la plus sûre distinction entre la gauche et la droite."
Çà balance pas mal à Paris !
"Je suis convaincu que malgré la liesse et l’allégresse du moment, ces deux hommes, le Maire de Paris et le Président de la République sont aussi habités par cette mélancolie historique qui leur commande d’agir vite."
A la vitesse d'une Autolib' dans un embouteillage ?
"L’après-midi et la cérémonie tirent vers la fin. Aujourd’hui et pour la dernière fois, nous sommes tous réunis. La foule se disloque et se répand vers les buffets. On annonce que Jean-Marc Ayrault vient d’être nommé premier ministre. Le futur gouvernement de la république est là au grand complet mais il ne sait pas lui-même. Plus exactement, tous ses membres sont présents sans que chacun à cette heure ne sache le sort qui demain sera le sien."
Certains présents auraient préféré ne jamais le savoir !
Enfin :
"Je quitte l’hôtel de ville en pensant à l’interminable attente qui maintenant s’achève pour des milliers de militants, d’élus, de responsables associatifs, de fonctionnaires à la carrière entravée qui voient enfin la consécration de tant d’efforts et de tant d’espoirs ..."
Elus, fonctionnaires, militants associatifs : un vrai tableau de la France socialiste. Que les "entravés" se rassurent : les ministères sont vastes à Paris.
Ce morceau de bravoure est disponible en mode original en brossant ICI.