Décevant à Pékin il y a 4 ans, Yohann Diniz sera de la partie londonienne. Mais le marcheur tout-terrain est-il toujours compétitif ?
À 34 ans Yohann Diniz peut envisager que les Jeux de Londres soient le dernier grand objectif de sa carrière. Le verbe 'pouvoir' car la marche athlétique est certes un sport ultra exigent, mais où l'on peut durer un peu plus longtemps à haut niveau qu'ailleurs. Double champion d'Europe (2006 et 2010), vice-champion du monde (2007) et recordman du monde du 50 km (3h 35 et 27 sec en 2010), il lui manque un médaille olympique pour un athlète qui a (un peu) popularisé son sport et offert de rares satisfactions à la France au niveau mondial (en athlétisme).
Mais voilà, en 2008 il abandonne ne pouvant supporter plus 30 km l'effroyable humidité pékinoise. En 2009, il ne termine que 12e des Mondiaux de Berlin et l'année dernière à Daegu il écope de trois cartons rouges. Le titre européen de 2010 à Barcelone ne suffit par à compenser le fait que Diniz n'est plus vraiment la référence de sa discipline, Nathan Deakes (champion du monde 2011) semblant être aujourd'hui l'homme à battre.
La rage
En se baladant vite fait sur son site internet, plutôt bien foutu d'ailleurs, on remarque cette phrase : « Les JO de Londres 2012 constituent mon plus grand objectif sportif. C'est l'événement le plus important dans la vie d'un athlète de haut niveau. Mon échec à Pékin n'a donné la rage ». C'est bien sympa, mais ce sont des propos qui ont deux ans et demi ! En début d'année (2012), le marcheur s'est fracturé la 6e côte. Assez pénalisé dans sa préparation ne devant se contenter que de virées à vélo (pas loin de 150 bornes quand même). Selon ses propos, il n'a « perdu tant de caisse que cela » alors pourquoi pas croire être prêt pour Londres ?! Son programme vise les 200km par semaine avant un stage d'oxygénation à Font Romeu à la mi-juin. Pourquoi y croire pour la médaille ? Parce que les Français savent gagner lorsqu'ils sont des outsiders revanchards.