Printemps automnal, humeur maussade, inspiration en berne, veuillez me pardonner le maigre alinéa qui suit.
Si vous n’appréciez pas le récent virage psychédélique pris par Richard Hawley, si vous cherchez un crooner acceptable alors ce disque est peut-être fait pour vous. Daughn Gibson vient de Pennsylvanie c'est-à-dire qu’il vient de presque nulle part, il a été chauffeur de poids lourd, il a une gueule et une chemise capable de faire la couverture de Têtu, mais il a surtout une belle voix de baryton ; une voix tellement abyssale que l’on pourrait y perdre ses i grecs. Bon son disque n’est pas toujours concluant, il est inégal avec des remontées mode-dubstep, mais les meilleurs titres sont très bien. On y entend barytonner un genre de Dirck Curless post-atomique, un neo truck driver irradié qui raconte des histoires de ploucs et de petites bourgades endormies. Dans un genre plus urbain, on pourrait presque parfois penser aussi à Scott Walker. Ce n’est pas rien, c’est déjà ça.