Flux RSS, réseaux sociaux, chaînes d’information en continu, lives tweet et j’en passe. Chaque minute ce sont 100 000 tweets postés, 25 heures de vidéos chargées sur Youtube ou encore 700 000 statuts Facebook mis à jour. Le temps où nous profitions de l’instant présent est révolu, bienvenue dans l’hyperinstantanéité.
Atteints de FOMO ? Il serait peut être tant de faire le tri dans ce flot incessant d’informations, qui loin de nous cultiver, nous tourne peu à peu vers une malnutrition de l’esprit. Tous hyperconnectés et infobèses, pourquoi ne pas marquer un temps d’arrêt et prendre le temps d’avoir le temps ?
De cette logique est né le mook, qui au détour d’un magazine et d’un livre, s’est vu devenir la réponse anachronique à toutes nos questions. Un objet très qualitatif, dense et beau qui nous ferait presque oublier Ipad et consorts. Car n’oublions pas que la lecture papier est avant tout, selon Anne Mangen, une “expérience multisensorielle” qui entretient notre souplesse neuronale.
Parmi les mooks, tout le monde connaît XXI, revue trimestrielle, véritable réservoir de rencontres et de photoreportages. Mais certainement moins connaissent Tank, “la revue de toutes les communications”.
Tank, c’est la nouvelle revue disponible en kiosques à partir du 1er juin prochain. Initiée par plusieurs acteurs de la communication, ce mook se veut une alternative à la presse spécialisée en communication en apportant une vision plus large sur la communication, mais aussi la littérature et le journalisme. Plus concrètement Tank critique les sorties littéraires, analyse les événements, décrypte les tendances et ce, toujours selon une ligne éditoriale résolument fraîche. Mais la grande force de Tank c’est son Think Tank, “chapitre” principal de la revue qui décortique un thème de fond à coups d’entretiens, de débats, de portraits, d’études, de chiffres. Bref, tout ce qu’il faut pour se forger une opinion solide sur un sujet et se l’approprier.
Même si Tank se présente sous un format encyclopédique et délibérément dense, il n’en oublie pas de rester dans l’ère du temps. En témoigne son site web http://www.tankpresse.eu/, place où les débats pourront se poursuivre mais aussi où les internautes pourront soumettre de nouveaux thèmes à explorer voire même déposer leurs propres articles.
Economiquement parlant, la revue repose sur la vente au numéro (14 euros), sur l’abonnement (40 euros par an) mais aussi sur la publicité. Même si on reconnait volontiers à XXI son confort pour son absence de publicité, on ne pourra pas vraiment blâmer le petit nouveau puisqu’il n’y aura pas plus de 20 pages publicitaires sur les 150 totales. Une faible ouverture à la publicité qui ne manquera pas de séduire les annonceurs en quête de différenciation et de qualité. Pour preuve, le premier numéro présentera treize annonceurs différents dont Toyota et Cartier, que du beau monde donc !
Dans une société où tout va très (trop?) vite, Tank est une invitation au voyage, une invitation à sortir de son quotidien hyperconnecté pour s’ouvrir à une information décomplexée tout en se réconciliant avec un objet que l’on aimera toucher, écorner, sentir et observer.Un chose est sûre, chez Hush Hush on ne manquera pas de prendre notre temps avec Tank…