Etat de santé qui se dégrade, renoncement aux soins pour un étudiant sur 3, pas de médecin traitant pour un étudiant sur 5, les étudiants « subissent de plein fouet » les reculs de l'assurance maladie (franchises médicales, participations forfaitaires, déremboursements) et se reportent sur les soins de premier recours faute de complémentaire Santé. Ce sont les conclusions de l'ouvrage « Santé et conditions de vie des étudiants », publié le 22 mai, en collaboration par la Mutuelle des Etudiants (LMDE) et la Mutualité Française sur la base des données de l'enquête nationale réalisée par l'IFOP auprès de plus de 8.000 étudiants. Un tour d'horizon très pessimiste, même s'il ne se veut pas trop alarmiste.
« Sans être alarmistes sur l'état de santé des jeunes », la Mutualité Française et la Mutuelle des Etudiants se disent fortement préoccupées par ces résultats et y voient les prémices de difficultés futures.
Un niveau de vie précaire : 73 % des étudiants survivent grâce a leur famille, leur première ressource, seuls 27% des étudiants bénéficient d'une bourse et 26 % des boursiers exercent une activité rémunérée pour compléter leurs ressources. Seuls 6 étudiants sur 10 ont les moyens de quitter le domicile des parents, le logement restant ne dépense jugée très lourde, de nature à réduire les dépenses d'alimentation, ou d'électricité. Moins de par mois, c'est le revenu d'un étudiant sur 2.
L'état de santé se dégrade pour plus d'1 étudiant sur 5. Ainsi, plus d'un sur 3 renoncera, dans l'année à consulter un médecin, un renoncement fréquemment lié à des raisons financières. Car 19 % des étudiants ne sont pas couverts par une complémentaire santé vs 6 % de Français en population générale. Dentiste, ophtalmologue, gynécologue seront les premiers spécialistes sur lesquels les jeunes font l'impasse, en raison d'absence de couverture complémentaire. Alors que le « reste à charge » des dépenses de santé des ménages augmente, les jeunes eux, renoncent, avec une perception de plus en plus négative du système de santé.
Tristesse et déprime, 38 % des étudiants ont éprouvé ces sentiments, alors que
20 % d'entre eux présentent un trouble dépressif et 12 % ont déjà eu des pensées suicidaires.
Plus déprimés, en moins bonne santé, plus consommateurs alors de psychotropes, plus adeptes de comportements à risque…comme l'ivresse, pour 13% des étudiants ou des conduites sexuelles à risque : Ainsi, seuls 22 % des étudiants ont fait un test de dépistage su SIDA au cours des 12 derniers mois et 16 % pour les autres IST. La sensibilisation aux différents modes de contraception reste à parfaire et si la pilule est majoritairement utilisée par les étudiantes (76 %), la majorité méconnait les autres méthodes.
63 % des étudiants ne croient pas possible, dans la société actuelle de réussir dans la vie, et 72 % considèrent que l'époque n'est pas favorable à leur génération.
Mal nourris ? Si 63 % des étudiants disent avoir une alimentation équilibrée, pour les autres, ce n'est pasun choix mais une contrainte, notamment un problème d'argent pour 20% d'entre eux. Et si la grandemajorité des étudiants a une corpulence normale, 46% ne sont pas satisfaits de leur poids.
Fatigués ? 46 % des étudiants jugent leur temps de sommeil insuffisant et les « temps subis » importants empiètent sur les « temps choisis » : 42 % des étudiants ne pratiquent aucune activité sportive contre 11 % pour la population générale.
On retiendra qu'un étudiant sus 5 n'est pas couvert par une complémentaire santé et que, si rien n'est fait, les jeunes devront régler pour leurs aînés des charges considérables liés à la santé, sans, peut-être, avoir droit eux-mêmes aux garanties dont bénéficiaient leurs parents.
Source : Communiqué Mutuelle des Etudiants (LMDE) et Mutualité Française(Visuel CDC)
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