Le fuligule morillon

Le grand bassin du parc de Marly accueille régulièrement et temporairement une belle variété d’oiseaux et chaque visite me permet d’en constater le renouvellement permanent. Ces derniers jours, un couple de fuligules morillon y séjournait.

Petit canard plongeur d’une quarantaine de centimètres, le mâle adulte se reconnaît à son dessus noir, poitrine noire, flancs et ventre blancs ; la tête ornée d’une courte huppe, l’iris jaune, un bec bleu ardoisé à pointe noire. Ses pattes sont gris bleu, ses ailes noires barrées d’une raie blanche caractéristique en vol. La femelle est plus brune et sa huppe moins nette.

L’espèce fréquente les plans d’eau douce avec une surface d’eau libre assez vaste et ceinturée de végétation. Flottant comme un bouchon, il est très actif et toujours en plongée à la recherche de nourriture. Ses plongées durent une trentaine de secondes durant lesquelles il descend à 4 ou 5 mètres sous l’eau (parfois plus longtemps et plus profond). Le fuligule se nourrit de mollusques et crustacés, têtards et poissons, larves d’insectes mais aussi de végétaux en été. 

Le nid est camouflé dans les roseaux, parfois sur terrain sec sous des broussailles dans une prairie humide, une dépression que la femelle garnit d’herbes, duvets et plumes. La ponte a lieu vers la mi-mai ou juin et donne 6 à 12 œufs qui sont couvés 23 à 26 jours par la femelle ; les poussins volent vers 6-7 semaines.

Originaire du paléarctique nord, il s’est lentement répandu vers l’Europe du Nord et depuis les années 1950 il commence à s’installer en France. Volontiers citadin en hiver, on le rencontre dans les zones portuaires ou près des écluses, en ville le fuligule morillon se montre plutôt confiant car il n’y est pas chassé et l’activité environnante ne semble pas le perturber.