[AVANT-PREMIERE]
A ses côtés: une femme (Suzanne Clément, qui mériterait le Prix d’interprétation cannois). L’amour de sa vie, peut-être. L’amour d’une vie, assurément. Un amour furieux, déchaîné, qui s’étend sur plus de dix ans. Tout commence sur un tournage de film, l’amour qui naît d’une épingle changée en papillon. Un symbole en fil conducteur : le papillon de la liberté, mais surtout, de la métamorphose. Le point de départ également d’une immense comédie : sociale, identitaire, amoureuse. Outre le récit de ce changement de sexe qui débute fin 1989, et offre donc à Dolan la possibilité d’illustrer la plupart des scènes par les tubes pop de l’époque (son goût pour l’imagerie clippesque reste constant sur ses trois films), Laurence Anyways parle surtout et avant tout d’un couple qui doit faire face à mille épreuves : regard des gens, incompréhension de la famille (Nathalie Baye, géniale dans le rôle de la mère) et problématiques sexuelles. Dolan y alterne intimisme et grandiloquence dans une géante réinvention visuelle qui bouscule les attentes. C’est poseur, intello, sûr de soi. Mais aussi profondément humain, débordant d’audace, de couleurs et de sens. Et, assurément, Laurence anyways s’impose comme le meilleur des trois volets de la trilogie-chrysalide d’un artiste passionné, là pour durer.
Un Certain Regard – CANNES 2012 Sortie : 18 juillet 2012.