On arrive, comme des vautours, après tous les autres avaleurs de cadavres, pour nous régaler de celui encore frais d'Air Austral.
Ca nous a pris du temps, le temps de survoler de haut, en cercles concentriques, la bête agonisante... Mais bon, de là-haut, on a pu prendre de la hauteur. Et relativiser les fautes de gestion du couple Ethève-Vergès. L'idée était bonne, limite géniale : concurrencer Air France par le biais d'une compagnie régionale nourrie de fonds publics.Nout larrzen, pour notre continuité territoriale. Aujourd'hui, le pari semblait presque réussi : 46% de parts de marché, face à Air France, symbole du gros zozo, et Corsair, qui a fait ce qu'il a pu, avec ses avions en retard, ses avions mal foutus, ses avions sans ailes, son personnel limite aimable, mais ses tarifs aériens beaucoup moins chers. Ca compense. Ca permet de supporter pas mal de choses.
Mais bon, cette idée de tout concentrer sur Paris, en Supprimant les vols vers Toulouse, Marseille, enfin, la province, quoi, ceux qui faisaient la force d'Air Austral, et juste après que Corsair ait fait de même pour une même raison de "restructuration", cette idée donc, agrémentée d'une autre, celle de virer une cinquantaine d'employés de la compagnie, est au moins de maivais goût. Au plus d'un goût détestable. On jette par le hublot à la fois la nécessité pour les Réunionnais de mettre le nez dehors, et le besoin vital de proposer du travail à ces mêmes Réunionnais. Toute l'essence, tout l'esprit d'Air Austral.
La Réunion lé en l'air... Mais nou lé à ter en fin d'kont.
François GILLET