Les médecins se retrouvent et partagent sur le web

Publié le 23 mai 2012 par Fabricevezin @FabriceVezin

Aux Etats-Unis, certains hôpitaux relatent sur Twitter ce qui se passe au bloc opératoire et utilisent les réseaux sociaux pour les échanges entre médecins et patients.

A l’image du retard pris par la France en matière de e-santé, le corps médical dans sa grande majorité à longtemps était absent du web et des réseaux sociaux, hormis quelques individualités et exceptions. Parmi celles-ci, citons Les Médecins Maîtres-toile (MMT) association de médecins passionnés du web médical, créée dans le début des années 2000, où sous formes de forums et de sites, ont commencé à répandre « la bonne parole » autour de l’information médicale et de l’échange possible entre patients et professionnels de santé via le web.

Selon l’Association des MMT[1], «Internet sera bientôt le principal outil d’accès à la connaissance médicale pour les professionnels mais l’est déjà pour le public ».

Une tendance qui se confirme par l’utilisation des nouvelles technologies par les nouvelles généralisations de médecins.

La dernière enquête réalisée dans le cadre de l’observatoire Vidal indique la montée en puissance de l’utilisation des smartphones dans la pratique professionnelle. Il semble également qu’un besoin de partage entre pairs soit aussi un élément à prendre en compte dans l’usage des nouvelles technologies par les médecins.

Les espaces communautaires de professionnels de santé

Partant du bénéfice du crowdsourcing, les professionnels de santé n’hésitent plus à se réunir sous la forme de communautés soit par spécialités ou zones géographiques pour s’interroger entre pairs afin de d’échanger leurs pratiques et s’interroger mutuellement sur des cas cliniques rencontrés.

Là encore, la révolution est venue d’outre-Atlantique où certains médecins utilisent déjà les réseaux sociaux (US) pour créer des communautés de professionnels à l’image de SERMO (conversation, en latin) http://www.sermo.com.

Lancé en septembre 2006, Sermo propose aux médecins américains (plus de 110 000) la possibilité de discuter anonymement entre confrères. Leurs échanges portent sur leurs observations épidémiologiques, des options de traitement, de la pharmacovigilance, et leurs conditions d’exercice. Les revenus de Sermo viennent de la réalisation d’enquêtes (anonymes) : ses clients incluent la FDA, le Center of Disease Control, l’American Medical Association, les laboratoires Pfizer.

Toujours aux Etats-Unis, les espaces communautaires s’utilisent également pour se tenir informé des dernières avancées médicales, à l’exemple de ces 2 sites créés et gérer par des médecins et universitaires, se servant des données publiques dans une logique de prévention et d’accompagnement face au cancer :

Le premier, AskDory : http://dory.trialx.com/ask/, permet de localiser les équipes médicales effectuant aux Etats-Unis des recherches et des tests cliniques sur un type de cancer recherché.

Le second service, MyCancerGenome.org, :http://www.mycancergenome.org/, permet d’identifier les options thérapeutiques possibles selon les mutations génétiques détectées dans la tumeur du patient, selon l’état des recherches et des essais cliniques en cours.
En Europe; des communautés par spécialités existent également tels que :

Eugénol (http://www.eugenol.com/ ) où 20 000 dentistes, implantologues, parodontologues francophones sont membres.

Voxmed (https://voxmed.com/), communauté créée en février 2011, réunissant des médecins de 43 pays. La base de données compte déjà 2 millions de dossiers. A noter que son fondateur Henry Gazay, PDG de Voxmed, fut également Conseiller du Commerce Extérieur pour la France.

Doctors.net.uk (http://www.doctors.net.uk ), communauté créée en 1998 est réservée exclusivement aux médecins britanniques. Elle compte aujourd’hui 184 000 médecins, dont 44 000 l’utilisent quotidiennement, elle se donne pour objectif d’améliorer les soins en santé des patients.
En France, on peut citer quelques communautés de médecins et de manière non exhaustive telles que :

Cette liste non exhaustive de plateformes communautaires réservées aux professionnels de santé français est souvent l’œuvre d’agences de communication et éditeurs santé ou de start-up s’engouffrant dans ce créneau spécifique tels que Macéo éditions, Crezeo ou WebMD Global.

A cela, s’ajoutent des solutions lancées par un ou plusieurs médecins comme cela est le cas pour le site meltingdoc ou confrere.fr , sans oublier les laboratoires pharmaceutiques tel AstraZeneca avec medclic, qui propose des sites d’informations et de services aux professionnels de santé.

Alors, la question que l’on peut se poser est l’avenir de ce type de plateformes communautaires dédiées aux professionnels de santé sur le marché français.
Va-t-on vers une concentration et donc une diminution du nombre de ces espaces ou à contrario, leur nombre ne va cesser de croître avec le développement des usages d’internet dans la pratique professionnelle des médecins et du corps médical en général ?
Par exemple, chaque spécialité de médecins aura-t-elle sa (ou ses) communauté(s) dédiée(s) ?

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Toutefois, cet article ne serait pas complet si on évoquait pas l’exemple de plateformes de partage « désintéressé » à l’image de Medwiki.fr, encyclopédie médicale sous la forme de wiki collaboratif ( http://www.mediwiki.fr/ ). Espace permettant aux étudiants en médecine, de préparer au mieux l’ECN (examen national classant).

[1] Source : http://www.mmt-fr.org/