Je le connaissais en tant que Mathieu Abeillon, mais c’est bien Kenkrieg qui m’a ouvert la porte de son appartement du 8ème arrondissement de Lyon. Profitant d’une accalmie en ce début de soirée pluvieuse, on s’est installé sur sa terrasse afin de siroter une bière sur fond de Sigur Rós. Une chose est sûre, on est bien reçu.
Peux-tu présenter en quelques mots le projet Kenkrieg ?
J’ai commencé le projet, en l’occurrence à lui donner un nom, fin 2008. Je jouais dans un duo electro-pop, et j’avais à coté des compositions que je bossais seul. J’ai toujours eu envie d’avoir un projet dans lequel je serai seul maître : composition, enregistrement, production, …
Tes deux albums sont auto-produits, c’est bien ça ?
C’est ça ! Aux manettes du projet jusqu’à la fin ! Disons que le seul écart est sur le premier lors duquel j’ai envoyé les mixages à une studio qui m’a fait le mastering.
Comment qualifierais-tu ta musique ?
Je pense que je peux dire « pop » : dans le sens où les morceaux ont des constructions généralement classiques. Sur le premier album, il y avait une bonne partie du CD qui tendait vraiment vers l’électronique : pas tant dans les rythmiques que dans les sons qui n’avaient vraiment plus rien de naturel. Le deuxième est peut-être plus facile à la première écoute : plus pop.
Quelles sont tes influences majeures ?
J’ai écouté beaucoup d’Emerson Lake and Palmer ; j’ai toujours adoré le contraste qu’ils sont capables de créer entre deux parties, du genre : c’est la guerre pendant deux minutes, puis l’illumination dans la foulée. Des artistes comme Air, Trent Reznor, MGMT, ou plus récemment les productions du label Mako Records.
Tu es peu présent sur les réseaux sociaux, c’est un choix ?
Ce n’est pas un choix, c’est même un vrai défaut. Mais je ne sais pas faire ça. Je n’arrive pas à me faire à l’idée de devoir fairema promotion. Même si je suis bien conscient qu’il faut effectivement trouver quelqu’un qui s’occupera plus tard de ça, et donc le trouver en se vendant un peu à lui. Mais du coup, j’ai effectivement une visibilité très faible sur le net.
Tu seras mercredi à La Laiterie avec Django Django et Spoek Mathambo. Dans quel état d’esprit abordes-tu ce concert ?
J’ai hâte ! Hâte d’aller enfin faire de nouveau un peu de scène. Ça va faire un an que je n’ai pas joué en live et La Laiterie est vraiment une très bonne salle. En plus Django Django et Spœk Mathambo, c’est juste vraiment bon !
Retrouvez les deux albums de Kenkrieg, « Letter To A Mediatic World » et « Direction », dont le second en téléchargement gratuit, ici.