Elle a tiré sa révérence voici trente ans, le 29 mai 1982. A 43 ans. Laissant un vide qu’aucune comédienne, à ce jour, n’a réussi à combler.
Née Rosemarie Magdalena Albach le 23 septembre 1938 à Vienne, de parents tous deux comédiens, Romy Schneider s’est essayée au cinéma à 15 ans, dans «Les Lilas blancs». Entre l’adolescente et la caméra, un échange magique s’est mis à opérer. L’étincelle est devenue une flamme dans laquelle son immense besoin d’absolu la projetée corps et âme. Avec les résultats que l’on connaît.
Entre le joli visage joufflu qu’elle prêta à Sissi, le temps de trois films, et le masque tragique de Elsa/Lina dans «La passante du sans souci», il y eut… les choses de la vie. Des films dont la plupart sont devenus cultes. Et des drames personnels qui l’ont anéantie. Christine, son premier film français, l’a jetée dans les bras d’Alain Delon lequel desserra son étreinte cinq ans plus tard… Entretemps, Romy s’était illustrée sur scène dans «Dommage qu’elle soit une putain», avouant que Luchino Visconti lui avait tiré tout ce qu’elle avait dans le ventre ! Entretemps, Hollywood s’était entiché d’elle lui offrant d’être dirigée par Orson Welles («Le procès»), Otto Preminger («Le Cardinal»), Clive Donner («What’s new pussicat») et David Swift qui lui fit danser un cha-cha endiablé avec Jack Lemon dans «Good neighbor Sam»…
De film en film, elle en vient à personnifier l’évolution de la femme dans la société, à y mettre tant de fougueuse conviction qu’elle touche toutes les femmes dans ce qu’elles ont de plus personnel, de plus secret, de plus profond. «Une histoire simple», son deuxième César en 1978, nous la livre émancipée, fidèle en amitié, libre de ses désirs et de ses sentiments, émouvante à force d’assumer ses exigences et ses contradictions. C’est Marie, une femme à son image.