Voici un drôle de bonhomme ! Blouson de cuir noir, coupe afro façon seventies ou col pelle à tarte ouvert sur une chaîne en or qui brille… Voici Charles Bradley qui nous propose à 62 ans son premier album, entre la mélancolie de Otis Redding et le funk James Brown. C’est le label new-yorkais Daptone Records, avec ses Reborn Soulmen, qui lui a permis de sortir son premier album en 2011. A 62 ans. Avec sa couverture vintage, son disque ressemble à un vinyle des années 1960-1970, exhumé d’un grenier de Memphis. Charles Bradley est un oublié de la soul. Un survivant. Comme Sharon Jones ou Naomi Shelton. Pourtant avec sa voix éraillée par les années les bouteilles d’alcool sifflées, sa soul est authentique et prend aux tripes. Ce qu’il chante, il l’a vécu : une enfance dans la dèche, un frère tué par son neveu, des boulots de cuistot… Si son talent s’est développé dans l’ombre tutélaire de James Brown, dont il a longtemps joué les sosies, il apparaît aujourd’hui comme le fier filleul du Godfather of soul. Charles Bradley n’a pas « le temps de rêvasser » (No Time for Dreaming). Enveloppée par la rythmique impeccable du Menahan Street Band, la voix écorchée de Charles Bradley prend aux tripes. Regardez le, cet homme, qui a ramassé toutes ses années perdues. Regardez le, ce sexagénaire qui mettrait à genoux n’importe quel gamin. Regardez le se mettre justement à genoux dès le premier morceau, avoir les yeux humides comme s’il remerciait le ciel de pouvoir chanter, enfin, s’arracher la gorge comme si c’était sa première et sa dernière chance. Regardez la sincérité, la force, l’énergie. Regarde un homme qui se donne à la musique. Regardez Charles Bradley, 62 ans, vous montrer sa foi, soulever ses montagnes, réaliser ses rêves. Nous vous proposons ‘THE WORLD’ issu de son album ‘No Time For Dreaming’… Ne téléchargez pas cet album mais achetez le ici