Brian Solis s’est fait sur son blog l’écho d’une étude réalisée par des chercheurs de Carnegie Mellon University, du MIT et de Georgia Tech sur le bruit généré sur Twitter et la façon de le réduire. Un vrai sujet au vu des 250 millions de tweets publiés chaque jour, sans compter les messages sur Facebook, Google +, Pinterest et maintenant Socl, le réseau de Microsoft nouvellement ouvert. Comme Brian, je suis persuadé que la surchage informationnelle est une vue de l’esprit, de l’esprit non préparé du moins. La gestion de l’information et de « l’infobésité » relève d’une méthode qu’il serait sans doute judicieux d’apprendre dans les écoles. Mais c’est un autre sujet. Dans l’intervalle, sur Twitter, le meilleur moyen de réduire le bruit est de suivre le moins de personne possible, et éventuellement d’arrêter de suivre les personnes qui génèrent trop de signaux non pertinents. Au risque de la culpabilité.
Mais, nous explique Brian Solis, « Nous sommes autant coupable de notre inaction (à ne plus suivre les autres) que de leurs actions (à générer du bruit). Coupable aussi de contribuer à l’augmentation du bruit sur Twitter en abreuvant notre timeline de nos états d’âmes et autres lolcats. Mais, pour réduire le bruit la vérité est qu’il est plus facile de blâmer les autres que de nous regarder dans « le miroir digital » ». Bref notre comportement sur Twitter est le plus souvent erratique. Un comportement qui est révélé par cette étude menée par des chercheurs de l’université Carnegie Mellon qui nous révèle en termes d’accroche que seul un tiers des tweets publiés méritent d’être lus. Les deux tiers restants…
Pour pallier à la fois le bruit et promouvoir l’autodiscipline sur Twitter, nos amis chercheurs ont publié une guideline de bonnes pratiques pour faire que chacun des Twits par vous publié soit immanquable et mérite de passer à la postérité de l’instant. Pour arriver à ces préconisations, nos chercheurs ont évalué de milliers de tweets sur le site « Who gives a tweet ? » .
Sur ce site, 1 443 visiteurs ont évalué 43 738 tweets issus de 21 014 comptes qu’ils suivent. Ce qui a permis aux chercheurs de tirer les conclusions qui suivent après étude de chacun des tweets évalué.
Cette charte des bonnes pratiques éditoriales sur Twitter se décline en 9 points.
9 moyens de réduire le bruit sur les réseaux sociaux
1. Une actualité n’en est plus une : Twitter met l’emphase sur l’information en temps réel. Un lien, relativement récent retweeté de nombreuses fois devient vite un pensum. A moins qu’ils soient réédité avec un regard nouveau, une nouvelle mise en contexte ou une nouvelle perspective.
2. Ajouter une mise en perspective : une opinion suscite le dialogue. Mieux vaut plutôt que de retweeter bêtement ajouter votre point de vue ou opinion sur l’actualité avant de la retouiter. En modifiant le twit vous renforcez votre image auprès de vos followers.
3. K.I.S.S.:(Keep It Significant and Shareable) Dans une de mes rédactions, le mot d’ordre était: précis, concis lisible. Il semble que Le MIT en arrive à cette même conclusion. Utilisez le minimum de caractères, ce qui permet aussi de laisser de la place aux commentaires à ceux qui vous retweetent.
4. Don’t #geekout with @’s and #Syntax LOL <-This! : est-il utile de développer ? La surchage graphique a vite fait d’alourdir votre tweet et les divers codes et autres abréviations et émoticons rendent la lecture plus difficile et aussi vos messages plus difficile à partager. Parfois, l’utilisation d’un hashtag peut s’imposer, par exemple, pour poser une question et suivre la conversation sur twitter.
5. renforcez votre surmoi : Pour d’obscures raisons, notre capacité à relayer nos expériences totalement futiles est sur Twitter comme sur Facebook la chose la mieux partagée, mais sans aucun doute la plus inintéressante pour vos followers. A vérifier avec unfollow.fr ou Qwitter.
6. « Context is King »: En contradiction avec l’item K.I.S.S, parfois 140 caractères ne suffisent pas à exprimer clairement un message ou une pensée. L’étude a révélé que la publication d’un simple lien vers un blog ou une photo non accompagné d’une bonne raison de cliquer était totalement inneficace. Ayez bien en tête avant de poster que chaque message mis en ligne contribue à dessiner votre personnalité auprès de ceux qui vous lisent.
7. Si vous n’avez rien à dire : Chacun déteste les « calimero ». Pourtant sur les réseaux, on ne compte plus les personnes qui passent leur temps à se plaindre. Recensez tous ceux qui ont un problème avec le RER, la circulation, la caissière, le métro, les réunions…Pourtant, la résilience de vos followers ou amis sur Facebook semble assez forte selon l’étude. Laquelle insiste sur l’aspect cathartique de l’expressions de la frustration. A noter que la communauté est plus tolérante lorsque les tweets négatifs portent sur les entreprises. A vous de trouver le bon équilibre.
8. Préparez le terrain : marketeurs, producteurs, publicitaires…tous le savent, avant de mettre un produit en vente, il faut susciter le désir et capter l’attention. Ecrire un message ne suffit pas. L’idée est de mettre en place un teasing afin de créer de l’attente. Amorcer, faire planer le suspens reste le meilleur moyen de faire cliquer. Intriguez vos followers.
9. Les marques sont des personnes comme les autres : selon cette étude, chacun, entreprise ou individu devrait accorder une attention particulière à la mise à jour de son statut et sa mise cohérence avec l’image que chacun veut projeter sur les réseaux. Un conseil de bon sens, mais très souvent, certains messages érodent cette image du fait de la distortion entre les attentes de la communauté et le message. Souvent les personnes vous suivent pour bénéficier de vos points de vue professionnels sur une information ou un secteur, pas pour une rumeur ou un post trivial.
Ce qui est partagé et ce qui ne l’est pas doit contribuer à la perception désirée.
Quoi qu’il en soit, selon les résultats des recherches, Twitter, Facebook et autres réseaux sociaux ne sont que des reflets de notre société du monde réel. A chacun de se comporter selon sa personnalité et l’effet final recherché. Une sorte de bon sens.
Par Fabrice Frossard