Un électeur de Saint-Priest (Rhône), qui avait été radié par erreur des listes électorales pour cause de décès, pourra voter dimanche lors des élections municipales, a annoncé vendredi la maire sortante de la ville et candidate PS Martine David.
“Il a été réinscrit sur les listes électorales et pourra venir voter dimanche”, a assuré Mme David.
Dimanche 9 mars, alors qu’il s’apprêtait à voter lors du premier des municipales, Mohamed Taouil, 59 ans, n’avait pas eu le droit de déposer son bulletin de vote dans l’urne en raison de son absence des listes électorales.
Très étonné, il s’est entendu dire que ce refus était motivé par l’annonce de sa propre mort, le 2 décembre 2007, par l’Insee de Clermont-Ferrand, qui gère les états civils en Rhône-Alpes.
“Ils ont regardé dans leurs listes et m’ont dit que mon numéro n’existait plus”, a-t-il raconté, visiblement sous le choc.
“Un monsieur m’a précisé que j’étais mort à Chelles (Seine-et-Marne) en décembre et j’ai dit +Mais non! Je suis vivant!+. Tout a tourné dans ma tête. J’ai failli tomber”, a témoigné ce père de cinq enfants, arrivé en France en 1970 et détenteur de la nationalité française depuis 2005.
Très inquiet à la perspective de perdre tous ses droits, dont une pension d’invalidité que cet ancien ouvrier tourneur reçoit depuis un grave accident du travail, M. Taouil déclare ne plus dormir depuis le premier tour des élections.
“Pour moi, c’est catastrophique (…) Ma femme ne veut plus sortir et moi j’ai honte dès que je croise des gens dans la rue. Dimanche, au bureau de vote, les gens de Saint-Priest plaisantaient et se moquaient de moi en disant: +Ca va le mort?+ ou + Depuis quand les morts ont droit de voter?+”, a-t-il regretté.
Interrogé, l’Insee évoque une erreur d’homonymie avec un certain Mohammed Taouil, né comme le Saint-Prestois le 1er janvier 1949 à Casablanca, au Maroc. (AFP)