Kringle estonien à la gelée de cactus et aux noix
Le kringel estonien qui ne semble pas plus estonien que vous et moi, surtout moi d’ailleurs, ressemble à une brioche aromatisée d’un beurre parfumé et son succès vient assurément de son joli look. Avec ses rubans entrelacés, sa tresse élégante (si, si, certains font moins bouse que le mien) en fait un pain brioché donnant envie de la présenter sur sa table pour un goûter gourmand et ce n’est pas ceux qui ont eu droit au deuxième qui me contrediront (enfin je crois). Je ne comprends d’ailleurs pas qu’ils ne soient pas sous mes fenêtres à m’acclamer et pour en réclamer un autre.
Cédant assez peu aux sirènes de la mode, son aspect, presque à mon corps défendant, finit par me convaincre de la faire tester aux gourmands qui m’entourent.
Si le gros de la blogosphère situe son origine en Estonie, chez “Du miel et du sel” on s’insurge. Que nenni, déclare cette journaliste culinaire : on a la même en Moselle (Ah, si ça c’est pas une preuve !).
Estonien ou pas estonien ? Tout ça parce que les templiers germaniques au XIIe Siècle conquirent l’Estonie, y restèrent, au passage ils asservirent les populations, bon on n’a jamais dit que l’évangélisation et la bonne parole se faisait sans douleur, surtout pour ceux qui n’étaient pas d’accord. T’as pas compris, tiens prends ça ! Tu crois en quoi ? Rien ? Mécréant ! Tiens reprends ça ! A mon avis ils ne leur servaient pas de la brioche aux foules estoniennes, tout chevaliers qu’ils étaient.
Bref, ils sont restés pendant des siècles, ils ont importé leur kringle, l’ont gardé et leurs descendants continuent à le cuisiner, alors finalement il en vient aussi un peu d’Estonie le Kringel vous ne trouvez pas ? Mais pas seulement puisqu’il est fabriqué de Metz à Tallinn (capitale de l’Estonie). On en trouve des variantes, en Suède, en Norvège, au Danemark, en Autriche et il a même un ancêtre turc (le simit). Pour plus de précision, allez lire l’article ici.
La garniture d’origine semble être le beurre, le sucre et la cannelle. Comme quoi, hormis la forme on dirait bien un Kanelbullar suédois ou un roulé à la cassonade Saint pierrais ou une brioche canadienne (mais sans le toping dégoulinant de sucre au beurre), je vous passe les noms et les garnitures dans les différents autres pays.
Histoire de lui donner un air exotique, j’ai fait la maligne en le tartinant de la gelée de cactus ramenée du désert. C’est très bon avec un petit goût qui rappelle le coing, dommage que le pot soit si petit et la Death Valley pas la porte à côté.
L’explication en images et la recette plébiscitée par la blogosphère ouvrez “La Neuvième Planète“.
Pour 2 kringle
La pâte briochée
Pétrir à la main 10 mn au robot ou à la MAP
- 30 cl de lait tiède
- 2 oeufs
- 60 g de beurre
- 3 c à s de sucre
- 3/4 de c à c de sel
- 500 à 540 g de farine pour obtenir une pâte souple tout juste collante
- 150 g de levain maison
La garniture
- 60 g de beurre fondu
- 1 petit pot de confiture de cactus de la Death Valley (ou autre confiture)
- 50 g de noix grillées et pilées
Laisser lever au moins deux heures ou mieux avec le levain, après 2 heures à température ambiante (entre 20 et 25°), laisser gonfler la nuit dans un saladier fariné recouvert d’un torchon.
Le lendemain sortir la pâte pour la laisser reprendre la température de la pièce, séparer en deux, vous obtiendrez environ 590 pour chaque boule.
Etaler la première boule en un rectangle de 30 x 40 cm.
Préparer la garniture : Faites chauffer le beurre et la confiture dans un bol au micro-ondes à température douce, ajouter les noix pilées. Etaler la garniture sur toute la pâte. Rouler le côté le plus long pour obtenir un rouleau serré (autant que possible).
Couper sur toute la longueur en laissant un bord d’un cm et torsader sans trop serrer. Former une couronne, disposer sur la plaque à pâtisserie. Procéder de la même manière avec le reste de pâte.
Enfourner à four chaud, 180° (Th. 6), cuire 20 mn.