Pourquoi lui avoir dit 'oui' ?
Sans aucun regret, mais comment envisager ce chemin ensemble, loin des défauts, sans regarder les divorces de nos parents, de nos soeurs, de nos amies, de nos copines, de nos collègues, je ne sais pas. D'ailleurs fallait-il lui dire 'oui', ou simplement lui barrer les lèvres d'un doigt, l'emmener près du lit, l'embrasser, l'aimer charnellement, ne pas lui répondre.
Mais même ma mère, malgré ses deux divorces, elle était si heureuse, si étonnement enthousiaste, pour participer à toutes les préparations, les invitations, les merveilles de douceur d'insouciance qui allaient prendre des semaines, durer des mois. Nous étions là dans ce magasin, cette petite boutique d'une créatrice de robes de mariées. Toutes si belles !
Moi ailleurs, en reflet dans ce miroir, mais partie ailleurs, dans mes doutes. Serais-je la princesse dans cette robe, dans ce tulle affolant de finesse, dans ce corset de soie, sous le soleil, sous le porche de l'église ?
Serais-je heureuse ce jour-là, ou étais-ce trop pour moi.
Je l'aimais tout simplement.
Alors pourquoi, ne pas partir pour un week-end entre copains dans notre maison de Normandie, ce bout de maison dans un coin de jardin avec des iris partout, des pivoines, des arbres, des tables, de bancs de bois. Là les surprendre, nos amis, avec une union improvisée, une célébration sans chichis, avec juste ma tunique, juste lui, notre amour, et son diamant de demande en maraiage. Juste cela, tout simplement.
Nylonement