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Drama ? Une chose est sûre : ce nouvel enregistrement Ambronay Éditions va nous faire regretter une fois pour toutes que Johann-Sébastian Bach ne se soit pas définitivement penché sur l'écriture d'opéras...Drama ! Leonardo Garcìa Alarcòn, ici à la tête des Agrémens comme pour le récent Vespro a San Marco, sait, dès le début, nous entrainer dans ces "opéras de chambre" que constituent, de fait, ces trois cantates profanes. Le Chœur de Chambre de Namur, soutenu par le continuo subtil, sait ici se faire tendre, enjoué, vaillant... Les chanteurs, pour la plupart, supportent sans la moindre difficulté la comparaison avec ceux qu'avaient retenus René Jacobs... dans le même programme
Les nombreux personnages, en effet, sont tous campés avec justesse ; la technique sûre du groupe de solistes répond à merveille au propos plein d'allégresse du chef. Surplus de plaisir : les timbres se marient admirablement entre eux.
Léger (oh ! très léger !) regret... Il se trouve peut-être un brin de mollesse au cours de certains passages (Aria n° 5 de la BWV 201, par exemple), mais celui-ci est largement compensé par l'énergie, la vie intense qui fuse des pièces qui suivent.
Cette réserve ne s'imposait pas chez Peter Schreier - qui fut longtemps celui que nous écoutions (et que nous réécoutons toujours avec plaisir) dans ces Cantates, avant que n'arrive notre Jacobs précité. Elle n'avait pas lieu d'être non plus dans le corpus Harnoncourt/Leonhardt.
Pompeo Batoni (1708-1787) - Hercule à la croisée des chemins, version de Turin (1742)
Certes, le travail de Schreier peut dater. Quoique... 1983 : pas même trente ans, un coffret de huit CD enregistrés pour Edel - toujours disponible pour une bouchée de pain ! Quelle théâtralité n'y convoqua-t-il pas, pour lui comme pour l'ensemble de ses musiciens !En dépit de cette retenue passagère, Alarcòn et sa fine équipe prennent désormais place, sans démériter, aux cotés des ci-dessus nommés. Le chef argentin démontre - une fois de plus - après tant de Judas Macchabaeus et autres Diluvio Universale (notre disque de l'année 2011) qu'il n'est nul besoin de star-system débridé, ou de tapage publicitaire pour faire de la belle, de l'excellente musique...
Très bonne idée, également, que d'avoir filmé la Cantate BWV 213 (DVD "bonus") ; et d'avoir disposé une cantate par CD, permettant ainsi une écoute cohérente en continu. Tant pis si, aujourd'hui, des disques de plus de quatre-vingts minutes ne sont pas rares, le présent minutage s'avérant pour le coup plutôt chiche.
Drama ? Oui, ce sont bien là des modèles de drama per musica que vous nous offrez ici, maestro Leonardo... Soyez en pleinement remercié !
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Martin Gester connaît son métier, cela ne fait aucun doute... Le nombre de disques qu'il nous à déjà offerts, sous divers labels, de compositeurs aussi variés que Mozart, Monteverdi, Haydn, Charpentier, Lully... et même Tomas Luis de Victoria : voilà qui nous a depuis longtemps prouvé son amour de la musique - en particulier du chant.Si les présentes Vêpres de Nicola Porpora méritaient, au moins par principe; d'être redécouvertes, demandons-nous tout de même, à leur écoute, d'où peut provenir la lassitude qui nous étreint sans concession ?...
Ce ne peut être des forces de la Maîtrise de Bretagne, jamais en défaut, dispensant de bout en bout un chant magnifique... Ce n'est pas plus, assurément, du geste impeccable de Gester vis-à-vis de son fameux Parlement de Musique ! Serait-ce... de Porpora lui-même ?
Sans aucun doute : rapporté à d'autres offices de Vêpres (Monteverdi ou Vivaldi, pour ne citer qu'eux), nous ne pouvons nous empêcher de penser que le défaut d'inspiration du Napolitain s'avère accablant. Manque d'ampleur liturgique, absence de sens du sacré, linéarité permanente du discours, voilà qui constitue déjà beaucoup.
Asher Brown Durand (1796-1886) - Les Vêpres indiennes (1847)
Lorsque s'y ajoute encore un je-ne-sais-quoi de redondant, tout - décidément - nous laisse dès lors sur notre faim ! Un enregistrement on ne peut moins vivifiant, pour curieux et/ou collectionneurs.‣ Pièces à l'écoute simple, en bas de page ‣ Johann Sebastian Bach - Der Streit zwischen Phöbus und Pan (1 : Air de Phöbus) - Der Zufriedengestellte Äolus (2 & 3 : Chœur d'entrée & Air de Pallas) ‣ Nicola Porpora - Lauda Jerusalem (4 : Introduction). © Ambronay Éditions 2012
‣ Retrouvez ICI le film d'Olivier Simonnet sur Herkules auf dem Scheideweg (Hercule à la croisée des chemins), © Ambronay Éditions & © Arte 2012.
‣ Stéphane Houssier
▸ Leonardo Garcìa Alarcòn, Chœur de Chambre de Namur, Les Agrémens : Bach Drama. Johann Sebastian Bach (1685-1750), Cantates Profanes -
Der Streit zwischen Phöbus und Pan, Der Zufriedengestellte Äolus, Herkules auf dem Scheideweg - Céline Scheen, Christian Immler, Makoto Sakurada, Alejandro Meerapfel,
Fabio Trümpy, Clint van der Linde.
▸ 2 CD + 1 DVD Ambronay Éditions pouvant être achetés ICI.
▸ Martin Gester, Maîtrise de Bretagne, Le Parlement de Musique : Vespro Per La Festività Dell'Assunta. Nicola Porpora (1686-1768), Vêpres - Laudate Pueri, Salve Regina, Laetatus Sum, Lauda Jerusalem -
Marilia Vargas, Michiko Takahashi, Delphine Galou.
▸1 CD Ambronay Éditions pouvant être acheté ICI.