Est-il possible de recevoir la Palme d'or plusieurs fois ?
L'histoire de la Palme d'or ...
L'histoire de la Palme d'Or, la récompense suprême du Festival de Cannes, celle qui fait rêver tous les cinéastes du monde, qui les fait sourire et pleurer
de bonheur ou de rage, débute en 1955. Jusque là, le jury remettait au meilleur réalisateur, l'ancêtre de la Palme, alias le " Grand Prix du Festival international du film ". Le cinéaste recevait
en guise de trophée, une oeuvre d'un artiste contemporain en vogue.
En 1954, plusieurs joailliers sont invités par les organisateurs du Festival à présenter des projets de palme, en référence aux palmes présentes en tant que blason
sur les armoiries et les armes conservées dans la vieille cité cannoise. Le dessin original retenu est celui de la créatrice de bijoux
Lucienne Lazon et le trophée est élaboré à partir de son dessin et prend le nom de " Palme d'or ". La toute première Palme de l'histoire du cinéma est attribué à DELBERT MANN
pour MARTY. Ce rituel ultime et spécifique au Festival de Cannes se poursuit jusqu'en 1963 avant de revenir temporairement à la formule du " Grand Prix " de 1964 à 1974. Elle réapparait
donc en 1975 pour ne plus jamais nous quitter.
Le trophée est par la suite modernisé par Thierry de Bourqueney en 1992 qui redessine la Palme désormais en cristal taillé
main, puis par la présidente de la joaillerie suisse Chopard, Caroline Scheufele, en 1997, qui fournit chaque année depuis le trophée en or 24 carats
coulé à la main dans un moule en cire, puis fixé sur un coussin de cristal taillé et unique présentée dans un écrin de maroquin bleu.
A partir de 1982, la Palme d'or devient outre le Grand Prix, le symbole et le logo du Festival, figurant chaque année
discrètement sur l'affiche. En 1990, pour le 43e Festival elle apparaît également sur l'affiche, dans un flou artistique qui permet à peine de la reconnaître.
Depuis sa création, la Palme d'or n'a été remise qu'à une seule femme dans toute son histoire : la néo-zélandaise
JANE CAMPION pour LA LEÇON DE PIANO en 1993.
A l'occasion du cinquantième anniversaire du Festival de Cannes en 1997, tous les metteurs en scène palmés d'or se sont réunis en jury pour récompenser un
de leurs pairs, présent en sélection officielle ou hors compétition, mais jamais " palmedorisé ". Cette "Palme des Palmes" est attribuée à INGMAR
BERGMAN pour toute son oeuvre.
Et les " double-palmés " sont...
Recevoir une Palme d'Or est à la fois un honneur et un moment fort dans la vie d'un cinéaste. Seuls cinq (plutôt six) réalisateurs font partie du club très fermé et
très envié des " double-palmés " :
l'américain FRANCIS FORD COPPOLA pour CONVERSATION SECRÈTE (1974) et APOCALYPSE NOW (1979),
le danois BILLIE AUGUST pour PELLÉ LE CONQUÉRANT5 (1988) et LES MEILLEURES INTENTIONS (1992),
le japonais SHOHEI IMAMURA pour LA BALLADE DE NARAYAMA (1983) et L'ANGUILLE (1997),
Le yougoslave EMIR KUSTURIKA pour PAPA EST EN VOYAGE D'AFFAIRES (1985) et UNDERGROUND (1995)
et enfin JEAN-PIERRE et LUC DARDENNE pour ROSETTA (1999) et L'ENFANT (2005).
Est-ce qu'un film en compétition
peut cumuler les prix ?
En 1991, BARTON FINK réalisé par les FRÈRES COEN est présenté en compétition officielle. Il récolte alors la Palme d'or, le Prix de la Mise en Scène et le Prix d'Interprétation pour JOHN TURTURRO . Après cette consécration jugée excessive par la direction du Festival, le règlement est modifié.
Aujourd'hui (l'article 8 du Règlement 2009 le précise) un film ne peut recevoir qu'un seul des prix du palmarès. Cependant, il est possible (uniquement sur dérogation du président du Festival), d'associer au Prix du scénario et au Prix du jury, celui de l'Interprétation masculine ou féminine.