On a bouffé du Woodkid de partout il y a peu et on va encore en bouffer avec l’arrivée de son album, The Golden Age. En attendant on se mange Run Boy Run, le nouvel EP au titre unique livré avec trois remixes.
Je le dis d’emblée, autant j’ai été très emballé par Iron et Brooklyn autant j’ai du mal avec cette track. Peut être parce que la voix, trop présente, ne permet pas de profiter entièrement de l’instru pointue et toujours autant envahie de percussions, d’instruments à corde et à vent. Peut être parce que j’ai été trop marqué par la claque Iron. Peut être parce que le buzz de Yoann Lemoine se fait sentir autant que sa chute. N’en reste pas moins que Run Boy Run est agréable et ne fait qu’augmenter l’attente liée à la sortie de The Golden Age. Woodkid fout un coup de fraicheur à la pop triste de notre temps rien qu’avec l’utilisation d’instruments peu communs pour le genre.
Là où le bât blesse c’est la non-attente du talent Woodkid. Le gars a déjà joué sa plus grosse carte avec Iron et revient ici avec la même recette. On aimerait un peu plus de liberté dans ses productions, être surpris, ne pas attendre la même chose de lui à chaque titre. Cette rigidité déstabilisante dans la construction linéaire d’un bordel artistique, on la retrouve également dans ses clips. J’aimerais voir Woodkid dans un autre registre, peut être le Jazz ou le Hip-Hop, quelque chose qui donnera plus de saveur à sa voix.
Avec le titre on a le droit à trois remixes. Celui de SebastiAn montre vraiment les faiblesses actuelles du franco-serbe à retourner à son état de grâce d’autrefois. Boucle incessante du beat, voix mise à contribution au strict minimum, j’attendais plus. Tepr s’en sort bien mieux avec une piste taillée pour s’insérer dans n’importe quel set du Dj du coin et faire crier les filles. Ostend met également SebastiAn à l’amende en proposant une alternative au remix précédent avec une montée permanente qui n’explose qu’au dernier couplet.
The Golden Age sort en automne. Comme beaucoup de monde je l’attend impatiemment et cet EP mitigé n’altère en rien mon envie d’avoir la galette dans les oreilles. J’espère juste pouvoir être en mesure d’écrire que Woodkid m’a surpris.