Cette petite vague, qui tient plus du mouton de mer que de la lame de fond en comparaison d'autres conversations ayant trait au Président de la République, n'en est pas moins vigoureuse après quelques 24 heures d'existence. On notera qu'un groupe Facebook a été créé pour souhaiter la bienvenue à Nicolas Princen.
Sans vouloir participer à l'accueil mouvementé réservé à ce nouveau collaborateur - et à l'occasion qui lui est ainsi donnée d'effectuer un premier exercice de veille - il me paraît utile de compléter les premières observations formulées par Netpolitique et pdld à ce sujet (le dernier qualifiant l'exercice de "pathétique veille"). Ce qui est critiquable, de mon point de vue, n'est pas tant la veille en tant que telle que la manière dont celle-ci a été présentée par l'Elysée dans les colonnes du JDD (le premier a en avoir parlé, rapidement rejoint par quelques autres) :
"Outre François de La Brosse qui s'occupe du site Internet de la présidence, un jeune normalien-HEC de 24 ans, Nicolas Princen, viendra renforcer ce pôle avec la charge de surveiller tout ce qui se dit sur la Toile, de traquer les fausses rumeurs et de déjouer toute désinformation à l'encontre du Président. L'objectif: contre-attaquer aussitôt. En quelque sorte, un retour à la méthode qui a permis à Nicolas Sarkozy de gagner."
L'Elysée choisit d'emblée une posture de défiance vis-à-vis des citoyens qui débattent sur le web, ce qui n'est certainement pas l'entrée en matière la plus judicieuse. On comprend certes la nécessité de tordre le cou à des contre-vérités et de faire respecter certaines règles juridiques, il aurait néanmoins été préférable d'indiquer par exemple que le Président entendait écouter les réactions de ses concitoyens actifs sur Internet, de prendre part au débat et de réagir, positivement ou négativement, aux propos qui s'y tiennent. Si bien des propos sont excessifs, rendant toute volonté éventuelle de dialogue vouée à l'échec, d'autres avancent avec la prudence des arguments et n'attendent sans doute qu'une porte ouverte au dialogue pour débattre de sujets de fond.
Toute veille n'est pas mauvaise en soi, loin s'en faut, encore faut-il s'en servir pour de bonnes raisons, et le faire savoir...