Formation
La ligne blanche du Pacifique est formée par les courants ascendants qui remontent les eaux froides des profondeurs, riches en minéraux et en nutriments, à la surface de l’océan. Le tout se déplace ensuite vers l’ouest, toujours sur la surface. Il y a donc un phénomène de subduction, à la manière des plaques tectoniques, entre une masse d’eau chaude et une masse d’eau froide, respectivement de 40 et 70 mètres d’épaisseur.
Les eaux froides passant sous la masse plus chaude créent de fortes turbulences. En surface, la mer est agitée et moutonneuse.
On y observe également des poches d’eau vert pâle dues à la présence de diatomées du genre Rhizonsolenia, des algues microscopiques à peine plus épaisses qu’un cheveu. Un océanographe anonyme écrivait en 1926 qu’elle étaient « si abondantes par endroits que l’eau prenait la consistance d’un potage ». La couleur de la ligne blanche du Pacifique vient donc des moutons à la surface de la mer et à la forte concentration en diatomées.
Ces diatomées se reproduisent une fois par jour en se divisant et génèrent une gigantesque réserve de nourriture pour tous les poissons de l’Océan Pacifique qui migrent en masse dans la zone quand le phénomène a lieu.
Découverte
La ligne blanche du Pacifique fut découverte et étudiée plus attentivement dans le cadre du Joint Global Ocean Study, un programme d’étude internationale sur le transport des éléments chimiques en fonction de la circulation océanique.
Le programme a duré 10 ans, pendant lesquels les les courants chauds et froids ont été différenciés grâce à la couleur et à la température de la surface des océans. Les scientifiques, embarqués dans un avion à faible altitude, balayaient l’océan avec un rayon laser bleu-vert pour rendre la chlorophylle fluorescente et mesurer ses taux de concentration. Ils se sont ainsi rendus compte que les algues de type diatomées étaient 100 fois plus présentes dans la zone de la ligne blanche que partout ailleurs dans le Pacifique.
C’est dans le cadre de ce programme que la ligne blanche du Pacifique fut photographiée pour la première fois. Et c’est en prenant du recul, depuis une navette spatiale, que les spécialistes ont pu prendre conscience de l’ampleur du phénomène qui s’étend sur plusieurs centaines de kilomètres.
Sources : National Geographic et les écrits de Karl S. Kruszelnicki