Dianne SYLVAN - Shadow’s Fall (Shadow World T3) : 5,5/10
(pas encore disponible en VF)
Ce troisième volume est tout simplement décevant.
Alors même que l’histoire est prenante et imaginative, l’auteur peine à nous la livrer de façon cohérente et fluide, et ce mélange entre le chaud (l’idée) et le froid (la réalisation) nous laisse avec un résultat bien tiède.
Vous trouverez les commentaires au sujet des deux premiers volumes ici :
« Queen of Shadows » (Tome 1) :http://edenlalu.centerblog.net/247-dianne-sylvan-queen-of-shadows-6-510
« Shadowflame » (Tome 2) : http://edenlalu.centerblog.net/248-dianne-sylvan-shadowflame-shadow-world-t2-6-10
Mais parlons de l’intrigue :
Dans ce troisième volume de la série, nous retrouvons Miranda et David trois ans après la fin du deuxième volume (« Shadowflame »).
Miranda a trouvé et affirmé sa place en tant que Reine de l’Amérique du Sud (reine du moins en ce qui concerne le Monde de l’ombre),et ensemble avec son époux ils préparent la réunion décennale du conseil, qui se déroulera chez eux.
Car tous les dix ans, les porteurs de signets se réunissent afin de débattre de la situation, de refaire connaissance, de renouer des alliances. Ces réunions permettent de faire le point au niveau politique et diplomatique tout en comparant la puissance des forces respectives à travers le tournoi traditionnel qui se déroule en parallèle et auquel participent les gardes de tous les pays.
Le Seigneur Hart, lui aussi, fera partie du conseil, et tous s’inquiètent de ce qu’il a bien pu préparer au cours des trois années passées pour se venger de sa défaite – et comment réagira Cora, devenue Reine de son côté alors qu’elle était l’esclave de Hart encore trois ans auparavant.
Parallèlement, Miranda Grey poursuit sa carrière de chanteuse dans le monde « réel », une carrière qui décolle. Malgré les risques d’une éventuelle découverte de sa véritable nature, Miranda n’imagine même pas se passer de la musique et s’efforce de concilier les deux mondes, pourtant inconciliables.
D’ailleurs, l’une de ses fans, une jeune fille sorcière, a de sérieux doutes puisqu’elle aperçoit une noirceur dans l’aura de Miranda qu’elle n’a jamais vue auparavant et se promet d’en savoir plus …
C’est alors qu’un danger inattendu se déverse sur Austin – des attaques violentes à l’encontre d’humains, mais également des attaques visant directement les porteurs de signets, des évènements qui ne semblent avoir aucun lien apparent mais ne peuvent être une coïncidence. Et l’apparition d’une étrange amulette pourrait aggraver la situation …
Confus
L’histoire est confuse.
Dès le résumé, on s’en aperçoit, et encore, j’ai fait un effort de cohérence.
Comme dans le tome précédent, il est parfois difficile de lier les situations au fil rouge qui traverse l’histoire – ou qui devrait la traverser. Beaucoup de détails, une multitude d’idées, mais l’auteur ne parvient pas à lier l’ensemble de façon fluide pour nous livrer une histoire limpide, on a l’impression qu’il y a de véritables sauts dans son esprit, qu’elle passe d’une idée à une autre sans nous entretenir de son cheminement - et le lecteur la suit ainsi en bondissant d’une pierre à l’autre, traversant ainsi l’histoire aussi bien qu’il peut tout en s’efforçant de s’accrocher au fil conducteur.
Le récit saute d’une histoire à l’autre ; on parle des attaques sur les humains, puis on passe à la découverte de l’amulette, on parle de Hart, de son second Jeremy, puis de la carrière musicale de Miranda, de la réflexion des vampires par les miroirs (ou plutôt de la non-réflexion), puis on se concentre sur la jeune Stella, l’adolescente sorcière, pour revenir à Deven et David, puis à l’étrange amulette, et on revient à l’attaque sur les porteurs de signets … Bref, une multitude de scènes qui sont, prises une par une, très bonnes, mais qui manquent de transition.
L’auteur n’a pas assez de souplesse, semble-t-il, pour livrer un roman agréablement fluide. C’est un défaut gênant, d’autant plus qu’on a parfois la sensation que certaines idées de l’écrivain nous échappent.
Ainsi certains éléments paraissent tout simplement inutiles et ne seront même pas expliqués, comme la raison pour laquelle autant d’humains se font attaquer, on sait qui, vaguement pourquoi, mais le véritable motif nous échappe … peut-être le découvrirons-nous dans le prochain volume ? Si on a encore envie de le lire, bien évidemment.
C’est vraiment dommage, ce terrain incertain. Il fallait lisser plus, lier plus afin de permettre au lecteur d’avancer sans s’inquiéter du chemin ou des obstacles.
C’est d’autant plus dommage que les personnages restent attachants et que l’univers de cette série est intriguant et laisse encore la place afin d’évoluer. Au cours des deux premiers tomes, j’espérais que ce monde allait éclore, car j’aime la « couleur » de l’univers proposé par Dianne Sylvan.
Mais en raison du sérieux manque de structure cela ne décolle pas, ou alors atterrit avant même d’avoir pris de la hauteur.
Quant à l’action, alors là , aucun souci, il y en a, on assiste aux combats, les situations s’enchaînent sans temps mort.
Les caractères, eux aussi, sont plutôt attachants même si Miranda a perdu un peu de relief et est devenue plus lisse. Pour compenser, Faith devient plus attachant ainsi que Deven qui gagne encore en profondeur sans qu’on n’apprenne jamais à le connaître vraiment, et l’introduction des sorcières à travers Stella est assez sympathique.
Ce qui nous amène à un simple – et triste - constat : si le « monde des ombres » créé par Dianne Sylvan est vraiment prometteur et sombre à souhait un manque de rigueur dans la rédaction prive le lecteur d’une (grande) partie du plaisir.
La concurrence dans le genre étant rude, je ne suis pas certaine qu’avec un tel handicap cette série parvienne à s’imposer. Moi, je suis devenue hésitante à l’issue de ce roman.
Partager : J'aime