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COSMOPOLIS, de Don DeLILLO

Par Geybuss

COSMOPOLIS, de Don DeLILLO Roman - Editions J'ai Lu - 191 pages - 4.80 €

Parution : Parution d'origine en 2003.

 

L'histoire : New York, avril 2000. Les pérégrinations d'Eric Parcker, golden boy millionnaire, dans sa grande limousine, dans les rues de la ville, au fil des aléas, des rencontres, des envies, des manifestations, des accidents, de la chute et de la montée du Yen.

L'homme assiste a sa ruine en direct et sa ruine n'est pas sans rappeler la dégénérescence de notre société, l'apocalypse humaine devant le roi capitaliste...

Tentateur : F.Beigbeder (dans Premier bilan après l'apocalypse

Fournisseur : Ma CB (et donc PAL récente)

 Attention, livre considéré aux yeux de "tous" comme culte !

étoile1etdemi

Mon humble avis : Je crois que je vais devoir me faire une raison, les livres "cultes" ne me conviennent pas ! Car j'ai vraiment l'impression que pour obtenir le label "culte", un roman doit cacher le sens derrière un maximum de couches de non sens. Quelle lecture fastidieuse ! Bon, en même temps, elle a pour qualité d'être économique (4.90 €) et écologique (191 pages) si l'on compare ces informations au ratio du temps passé pour ramper, exsangue, jusqu' à la dernière page. Pourtant, je suis entrée dans ce livre toute guillerette avec un très bon à priori, comme qui dirait la fleur au fusil ! Paf, 30 pages d'affiler. Sauf que la fleur a vite fané. Ensuite, j'ai lu les pages par tranche de 10 puis 5, puis par double pages. Même les 10 dernières pages ont été interrompue par une sieste, c'est dire si ce que je lisais me passionnait !

Bon, revenons en au livre lui même.... Eric Parker se réveille au sommet de sa tour d'argent un bon matin et décide qu'il a besoin d'une coupe de cheveux. Il descend, son chauffeur et ses gardes du corps l'attendent auprès de sa limousine. On est parti pour une journée (aussi longue que la limo) d'errance plus ou moins hasardeuse dans New York, malgré l'embouteillage géant qui paralyse la ville et la menace. Oui, manifestement, un homme veut abattre Eric. La voiture va rouler au ralenti toute la journée pour cause de fuite d'eau dans la ville, de manifestation, de cortège présidentiel, de cortège mortuaire d'une star du rap.... A droite à gauche, le jeune homme rencontre sa femme qu'il connaît à peine et il s'arrête chez diverses maîtresses. A chaque stop, une nouvelle personne le rejoint dans la limousine et constate avec lui que le Yen monte....

Bref, devant cette multitude de personnage, on ne sait jamais vraiment qui est qui, notamment dans les dialogues que j'ai du, à plusieurs reprise, reprendre à l'envers... (donc si c'est lui qui dit ça, c'est l'autre qui dit ça, donc c'est relui qui dit ça...). Bref, il m'a fallut une concentration énorme pour suivre les dialogues qui, qui plus est, vont souvent dans un non sens apparent, avec une ponctuation hasardeuse, les personnages passant eux mêmes du coq à l'âne.

Dans le fond, j'ai trouvé quelques ressemblances avec L'attrappe coeur de Salinger (pour le côté errance sans but réel dans New York). On n'a plus ici un ado pommé mais un richissime golden boy qui se posent des questions sur l'infiniment petit et l'infiniment grand, sur l'incontournable comme sur l'inutile. Sauf que toutes ses réflexions, qui à la base pourraient s'avérer intéressantes, ne m'ont jamais semblé abouties, achevées.

Certes, ce roman est une métaphore parfaite pour montrer et demontrer la dégénérescence de notre monde dirigé par un oeil invisible (la finance, l'argent) et le désenchantement général de l'Homme. Il y a quelques passages joliment écrits et séduisants. Mais très vite, j'ai été épuisée et lassée de chercher le subtil et le sens profond du livre à travers une épaisseur obscure, absurde, glauquissime et (sans doute au premier abord) superficielle. Alors qu'en fait, c'est juste du cynisme, limite même de la parodie, une moquerie magistrale de ces hommes d'en haut, qui d'un clic se ruinent ou s'enrichissent, entraînant le monde avec eux, un monde dont ils n'ont que faire et dans lequel ils meurent d'ennui et nous entraînent dans cette petite mort.

L'adaptation ciné, par David Cronenberg, qui fait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes, sort ce mercredi 23 mai sur les écrans. J'ai prévu de longue date d'aller la voir, d'où cette lecture en "urgence". Certes, je suis maintenant un peu beaucoup moins motivée, c'est plus ma curiosité qui va me pousser dans la salle obscure. Car oui, je me demande ce que peut donner un tel livre au cinéma. Surtout que la bande annonce semble montrer un côté plutôt speed là où je n'y ai vu que longueurs interminables !!! Bref, ce livre en main, j'ai passé plus de temps à m'assoupir qu'à dévorer les pages. Logique que je sois donc passer totalement à côté de ce roman "culte".


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