Chevron vient de prendre un soufflet de la part du gouvernement Brésilien, qui lui a ordonné le 1er décembre de fermer un de ses puits de pétrole. Ce n’est pas la première fois que les activités polluantes du géant américain le rendent indésirable sur le continent.
Chevron Brasil Upstream Frade Ltda, filiale brésilienne du géant énergétique, a reçu l’ordre le 1er décembre de l’Agence nationale brésilienne du pétrole (ANP) de fermer l’un de ses 11 puits de production et quatre puits utilisant une technique de récupération de pétrole à injection d’eau sur son champ de Frade, selon l’AFP. Frade représente environ 4% du brut
Chevron est attaqué en justice de toutes parts, notamment aux Etats-Unis. Il est possible de consulter à ce propos le rapport de Antonia Juhasz, responsable Energie à Global Exchange : The True Cost of Chevron: An Alternative Annual Report.
Une affiche officielle de Chevron
Mais ce n’est pas tout. Chevron a été nommé très récemment “Entreprise la plus polluante au monde en 2011” par le magazine américain Alternet, comme le rapporte l’International Business Times. Selon Alternet : “Au Kazakhstan, Chevron a contaminé les ressources terrestres et aquatiques. Dans la région de l’Alberta au Canada, Chevron est investi dans les sables bitumineux – un des projets les plus dommageables pour l’environnement sur la planète. Dans le delta du Niger, Chevron est complice de violations des droits humains commises par les forces de sécurité contre la population locale. Aux Philippines, les fuites et les déversements d’huile réguliers ont écoeuré les habitants de Manille. Les opérations de Chevron en Birmanie fournissent une sécurité financière au régime militaire birman – connu pour son effroyable bilan des droits humains. En Australie occidentale, les installations de gaz naturel liquéfié de Chevron menacent la santé des communautés locales, le rorqual à bosse fragile et les populations de tortues.”
Chevron n’est pas non plus le bienvenue en Equateur. En février 2011, Chevron avait été condamné par la justice équatorienne à verser 8,6 milliards de dollars de dédommagements pour avoir pollué l’Amazonie entre 1964 et 1990, alors que l’entreprise relevait encore du nom de Texaco. La justice avait conclu que Chevron a délibérément déversé 47 milliards de litres de déchets hautement toxiques dans les ruisseaux et les rivières dont les populations locales dépendent pour boire, se baigner, et pêcher.
Aux Etats-Unis, les agissements de Chevron ne passent pas inaperçus. Ici l'actrice Daryl Hannah testant de l'eau en Equateur.
Chevron a contesté cette décision et la Cour permanente d’arbitrage de La Haye a par la suite statué que les tribunaux équatoriens ont violé la loi internationale. Chevron a reçu 96 millions de dollars en frais d’arbitrage. Selon le Rainforest Action Network, l’héritage de Chevron en Equateur peut s’assimiler à “Tchernobyl”. L’Etats-Unien Joe Berlinger a réalisé un documentaire sur cette affaire en 2009, Crude.