La rumeur et les signes avant-coureurs de la nationalisation d’YPF enflent depuis quelques semaines. La filiale argentine du géant pétrolier espagnol Repsol pourrait être nationalisée sous peu par le gouvernement argentin de Cristina Kirchner, ce qui a déclenché un conflit diplomatique entre les deux pays.
L’intérêt général
Comme au Vénézuela, le gouvernement argentin est parti en guerre contre les pétroliers, en particulier contre l’espagnol Repsol, qui assure 32 % de la production de brut et 23 % de celle de gaz via sa filiale locale YPF. L’Argentine souhaite récupérer l’entreprise privatisée en 199
Buenos Aires accuse en général les compagnies pétrolières de privilégier la maximisation du profit à cours terme et de ne pas investir suffisament dans l’économie argentine. Selon La Tribune “Les griefs du gouvernement sont en partie fondés. Ces dernières années, 90 % des dividendes d’YPF ont été distribués aux actionnaires, et, pour l’essentiel, ils ont pris le chemin de l’Espagne. “
La nationalisation n’est pas le seul chemin envisagé pour sortir de cette impasse. Le gouvernement envisage par exemple l’obligation de chaque exploitant de s’associer à l’Etat pour respecter la planification, comme le fait PDVS au Venezuela ou Petrobras au Brésil.
Conflit diplomatique
Alors que le conflit avec le Royaume Uni autour des Malouines a repris de la vigueur ces derniers mois, l’Argentine se met maintenant à dos l’Espagne.
La volonté de nationaliser la filiale de Repsol passe très mal auprès du gouvernement de Mariano Rajoy, déjà engorgé dans la crise. Le ministre des Affaires étrangères espagol, José Manuel García, a mis en garde vendredi l’Argentine contre une “agression“ qui violerait “le principe de sécurité juridique“. Un éditorial du quotidien El Pais résume la crainte d’une partie de la population espagnole face à ce qui est considéré comme une attaque contre la propriété privée : “Et peu importe si -la nationalisation- est “illégale” parce qu’il y a quelque chose de beaucoup plus grave: elle est immorale” explique Alejandro A. Tagliavini.
L’expropriation
En Argentine la loi d’expropriation date de 1977. Dernièrement, elle a notamment été utilisée pour récupérer le patrimoine culturel de l’Etat Argentin.