Lorsque Bordeaux pointait à une peu glorieuse 18e place en novembre dernier, qui aurait crû alors que l’équipe girondine allait terminer l’exercice à une place européenne ? Pas grand monde probablement. Et pourtant, la formation de Francis Gillot a réalisé ce tour de force hier soir, aux dépens de Saint-étienne au terme d’une rencontre haletante (2-3). On l’a dit et répété, cette équipe a joué souvent à réaction, donnant l’impression qu’elle n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle est acculée... ou oubliée. Hier soir encore, la preuve en fut rapidement faite lorsque Saint-étienne ouvrit le score, après un ballon perdu par Lamine Sané, aussitôt exploité par Aubameyang qui glissait à son coéquipier Guilavogui au second poteau (1-0 ; 18e). De la même façon, qui à ce moment là, donnait cher de la peau des Bordelais dans un stade qui, par le passé, leur a trop peu réussi ? Sans doute les Girondins eux-mêmes.
Doublé de Cheick Diabaté
Même sans Carlos Henrique et Nicolas Maurice-Belay, suspendus, et Jussiê blessé, les Girondins ont toujours eu foi en leurs qualités, passant la surmultiplié grâce à Cheick Diabaté qui aura terminé cette saison aussi efficacement qu’il ne l’aura débutée. En un peu plus de 5 minutes, le Malien s’est imposé par deux fois dans les airs (23 et 29e), bien aidé par le centre de Benoît Trémoulinas sur le premier et par Ludovic Obraniak -qui a indéniablement apporté une véritable plus-value au groupe marine et blanc depuis son arrivée- sur le deuxième. Mais l’équipe stéphanoise réagissait par Aubameyang en début de deuxième mi-temps. L’attaquant stéphanois remettait ainsi les deux équipes dos-à-dos (2-2 ; 49e). Cette situation profitait à Rennes, un adversaire à distance, qui faisait pendant ce temps-là le métier, à domicile, face à Dijon (5-0). Mais le goléador bordelais, Yoan Gouffran, rugissait sur une offrande de Diabaté pour dégager une nouvelle fois l’horizon européen des Girondins (2-3 ; 68e). Cette fois-ci, Bordeaux tenait fermement la victoire et son entrée pour l’Europe, et ne relâchait pas son effort. Une conclusion abracadabrante pour une saison qui n’aura jamais été cousue de fil de blanc. • NB
Réaction de Francis Gillot : «En octobre on était désespérés. On a resserré les boulons depuis, on a beaucoup travaillé (...) On n’a jamais rien lâché, on est toujours resté zen par rapport à la situation. à force de courage et de travail on est revenu dans la course il y a deux mois. Depuis lors, on est sur une bonne dynamique : on reste sur 6 victoires et 2 nuls. évidemment si les concurrents directs perdaient des points, on était là à l’affût. Aujourd’hui on a confirmé qu’on était capable de gagner contre des bonnes équipes ».