Je revendique le droit à la légèreté. Cette envie folle de ne pas me raconter, de ne pas me dévoiler, de rester dans le secret, dans le mystère. Un droit difficile à revendiquer. En ce moment j’ai multiplié les repas chez des copines, premier constat la plupart sont avec en couple et je deviens celle qui n’arrive pas à garder son Jules, je le vois bien les regards ne trompent pas. Pour faire bisquer certaines il m’arrive de forcer le trait et de jouer de mon célibat en revendiquant haut et fort que cette solitude est magnifique, que les plateaux Tv le soir c’est un must incomparable, et que mon métier d’hôtesse de l’air me permet de multiplier les aventures. Je tombe dans le cliché mais j’y prends un certain plaisir.
Au détour des soirées et des invitations il m’arrive de rencontre un jeune homme séduisant et c’est à ce moment précis que je disjoncte. J’ai pas envie de me raconter, pas envie de parler, pas envie d’expliquer le « tu fais quoi - tu aimes quoi - c’est quoi ton métier… » j’ai plutôt envie de rester dans le silence, de contempler, c’est fou cette société ou le silence doit obligatoirement venir être troublé par les mots.
Je n’ai pas l’impression de devenir associable, bien au contraire, je connais les artifices de la rencontre, les codes hétéros qui me fatiguent et m’irritent, je revendique le droit à mon silence, le droit à ma légèreté, le droit à mon plaisir silencieux. Leshaker il me parle uniquement par mail, jamais au téléphone, il a compris je crois, tout simplement.